Elle dessine, elle peint, elle coud, elle chine… « depuis l’enfance ». Artiste multifacette qui préfère le pimpant aux paillettes, Aliénor de Cellès laisse libre court à son bouillonnement créatif « au calme », dans sa boutique-atelier “Simona de Simoni”. Tout un univers qu’elle nous a ouvert, rue Evenos en centre-ville de La Seyne-sur-Mer*. « Ici, je me sens bien », confie-t-elle en évoquant sa précédente aventure, décevante, à Toulon. La néo-seynoise est en outre sereine : « Je vends beaucoup en ligne et mes clientes fidèles m’ont suivie, comme celles que j’avais à Paris. »
« Le dessin reste la source »
Paris où cette Varoise d’origine, née à Saint-Raphaël, a dirigé pendant 25 ans une maison de couture. Elle a également été styliste de costumes de théâtre, illustratrice… Et ce, entre deux vernissages puisqu’elle expose aussi ses peintures. Ce qui fait en effet la particularité d’Aliénor de Cellès, c’est qu’elle s’exprime en puisant dans un vaste nuancier artistique dont, malgré tout, « le dessin reste la source ». Une tendance innée forgée par des études d’arts plastiques, d’expression visuelle, de sciences de l’art et d’histoire de l’art. Mais aussi par une curiosité du monde doublée d’« une passion pour l’artisanat, le travail de la main ».
« Je n’établis nulle ligne de démarcation entre mes différentes activités artistiques, explique Aliénor de Cellès. Cette absence de cases et de conventions est le fil conducteur de ma vie d’artiste, mon éclectisme, mon champ des possibles, ma liberté. » Un credo qu’elle applique à sa boutique-atelier qui se découvre comme on fouille dans une malle aux trésors.
En boutique : « des pièces fortes »
Chez “Simona de Simoni”, vous trouverez des vêtements féminins, accessoires et chaussures de seconde main. « Je choisis des pièces qui me paraissent fortes, pour la qualité du tissu et de la confection, pour la coupe ou pour un détail », explique la propriétaire des lieux. Et elle propose, sur commande, du sur-mesure et de la confection semi-couture : « Je crée des prototypes. Une fois que j’ai exprimé ce que je voulais, je confie le patron à une couturière. »
Vous dénicherez aussi « des pièces recyclées, des objets, réparés, détournés, avec une touche artistique. » Des articles qu’elle ramène parfois de ses voyages, avec une prédilection pour ce qui vient du Japon. Aliénor de Cellès invite aussi volontiers d’autres artistes : « Accueillir des jeunes, ça m’apporte un peu de fraîcheur et je partage mon expérience dans les secteurs artistiques. »
La peinture, l’humour et les couleurs
Sa vision de l’art ? « Selon moi l’art ne doit pas être élitiste mais doit permettre de tisser du lien, avec si possible un peu d’humour ! »
Du regard bleu de l’artiste-peintre naissent ainsi des portraits de caractère. Et c’est désormais dans son atelier de la rue Evenos qu’elle « pousse à son maximum » telle ou telle technique : « À la gouache je peins en instantané, mais en ce moment je reprends l’huile pour la densité des couleurs », dévoile-t-elle. Vous avez remarqué l’affiche de la dernière édition du festival Femme ? Elle a été réalisée à partir de l’une de ses toiles. À Paris comme à La Seyne, Aliénor de Cellès expose régulièrement ses œuvres. Une sélection d’entre elles est d’ailleurs à voir au Casino Joa jusqu’au 5 avril**.
