Bientôt 24 heures sur 24. En décembre prochain, la station d’épuration Amphitria disposera d’un nouveau four permettant d’incinérer ses boues et celle de ses voisines, tout en assurant le tiers de ses besoins en électricité, via une turbine à vapeur. « La délégation de service publique (DSP) de 2023 a prévu ces travaux de modernisation, d’un montant de 37 millions d’euros. Ils permettent de respecter les normes actuelles et à venir », raconte Thierry Albertini, vice-président de la Métropole TPM en charge de l’eau et de l’assainissement.
D’une capacité de traitement pour 500 000 habitants, Amphitria traite chaque année 20 millions de m³ d’effluents. « Notre intervention conduit à rejeter en mer une eau traitée à 95 %. Une performance bientôt améliorée par l’incinération de 95 % des boues », remarque Vincent Cot, directeur des opérations chez Véolia. Le moyen de diminuer les charrois de camions, même si une partie des déchets non incinérables continuent d’être envoyés en centre d’enfouissement. « Si aujourd’hui, les cendres sont mélangées aux refibs (résidus d’épuration des fumées d’incinération), désormais seules ces dernières alimenteront les cimenteries », précise-t-il.
Au chapitre logistique, une plateforme doit être aménagée sur la digue en extérieur pour les camions : « Chaque remorque sera bâchée, puis inspectée avant de passer sous un portique brumisateur pour neutraliser les mauvaises odeurs. Par ailleurs, en période scolaire, les horaires de rotation éviteront les horaires d’entrée et de sortie des classes », signale l’ingénieur de Véolia.
Une rencontre avec le CIL La Seyne Sud-Ouest, qui avait signalé les désagréments, est d’ailleurs prévue : « Nous serons vigilants quant à la maîtrise des flux et des nuisances », prévient Nathalie Bicais, maire de La Seyne et vice-président de la Métropole TPM. « Et nous comptons sur votre entreprise pour être extrêmement attentifs à l’odeur et aux aller retour de trafic de camions », renchérit la première magistrate.
Concernant les incidences sur le prix de l’eau, le vice-président de la Métropole TPM en charge de l’eau et de l’assainissement a concédé que ces travaux entraînaient une augmentation : « On réétudiera toutefois, à la fin des travaux en avril 2025, le prix du m3 », confie Thierry Albertini.
« Une belle avancée, en concertation avec les CIL »
Le 3 mai dernier, Nathalie Bicais, maire de La Seyne, est revenue sur les avancées obtenues auprès de Veolia concernant les nuisances générées par les camions : « Nous avons obtenu qu’à livraison du four , les camions entrants non réglementaires soient pénalisés financièrement ».
Par ailleurs, le CIL La Seyne Sud-Ouest avait également signalé les émanations nauséabondes d’hydrogène sulfuré à la station de relevage du Pas-du-Loup et au puits de Bramas à Sicié : « L’adjointe à l’environnement Christine Sinquin est intervenue pour le Pas-du-Loup. Et nous avons obtenu du président de TPM Jean-Pierre Giran qu’il débloque deux millions d’euros de travaux au Puits de Bramas pour régler dans l’année ce problème de santé publique ». Les études sont actuellement en cours, et les demandes, soumises à l’accord de la DDTM et de la DREAL, ont été déposées.
Service communal d’hygiène et de santé