Au Domaine de Fabrégas, concilier usages et conservation

L’enjeu ? Intégrer la zone de stationnement Sud, essentiellement utilisée par les usagers de la plage, dans le projet de site du Domaine de Fabrégas. Celle-ci, a ainsi fait l’objet, cet hiver, d’une requalification paysagère financée par le Conservatoire du littoral, la Métropole Toulon Provence Méditerranée et la Ville de La Seyne-sur-Mer. L’aire naturelle de stationnement, qui s’insère désormais dans « un paysage agrico-naturel extensif marqué par un verger de collection », a été inaugurée vendredi 3 mars.

Propriété du Conservatoire du littoral depuis 2011, géré par la Métropole Toulon Provence Méditerranée depuis 2019, le Domaine de Fabrégas offre, aujourd’hui, une superficie de 73 hectares protégés. A proximité du Cap Sicié, ce site propose « une mosaïque de milieux largement accessible au public »*, dont la valeur patrimoniale est exceptionnelle, tant par la variété de ses paysages et la diversité de sa faune et de sa flore, que pour son patrimoine bâti (Bastide Pélicot, moulins à huile et à farine…)

En partie sud, une petite partie de cet espace remarquable fait néanmoins office, « par habitude », d’aire de stationnement, notamment en raison de sa proximité avec la plage. « C’est un cas un peu particulier », reconnaît Richard Barety, chargé de mission au Conservatoire du littoral. Jusqu’alors « d’esthétique peu valorisante », celle-ci a donc fait l’objet d’une requalification, cet hiver, grâce à un financement tripartite : Conservatoire du littoral, Métropole Toulon Provence Méditerranée et Ville de La Seyne**. L’enjeu étant, selon Richard Barety, qui en a assuré la maîtrise d’ouvrage et la maitrise d’œuvre, de « repositionner cette zone de stationnement dans le cadre du projet de site ». En l’occurrence « dans son paysage agrico-naturel de proximité».

Une vocation pédagogique

« Sous les conseils d’un paysagiste de renom, le Conservatoire du Littoral a fait en sorte que cette aire se fonde dans une trame d’alignement d’arbres fruitiers débordant des restanques agricoles adjacentes », explique-t-il.  Ont ainsi été implantés : « Un verger extensif de collection de variétés “Méditerranée” (néfliers, pêchers, jujubiers, pruniers, oliviers, amandiers…) » à vocation pédagogique et « d’autres végétaux buissonnants à baies typiques de la palette méditerranéenne  (phyllaires, arbousiers, pistachier-lentisques…) afin de combler les espaces de liaison ».

La requalification de cette aire naturelle a en outre permis de mieux organiser le stationnement, et ainsi d’accroître sa capacité de 30% sans augmenter son emprise foncière, pour offrir près d’une centaine de places. Ce, tout en obtenant de l’ombre et, surtout, en satisfaisant à les objectifs du plan de gestion du site validé en 2021 .

Nathalie Bicais : Une “approche responsable et tournée vers l’avenir”

L’aire naturelle de stationnement a été inaugurée ce vendredi 3 mars, dans la foulée d’une première inauguration sur le Domaine de Fabrégas : celle de la sculpture “Auberge’In” réalisée par l’artiste plasticien Lucas Irad. Madame le maire Nathalie Bicais a officialisé la livraison de ces nouvelles installations en compagnie d’Agnès Langevine, présidente du Conservatoire du littoral et de Sophie Sejalon, déléguée régionale adjointe du Conservatoire du littoral, de Gilles Vincent, maire de Saint-Mandrier et vice-président de la Métropole Toulon Provence Méditerranée en charge de la commission environnement, développement durable et transition écologique. Plusieurs élus de la majorité municipale seynoise étaient également présents : Christine Sinquin, déléguée à l’environnement, Christelle Lachaud, notamment déléguée à la préservation et à la promotion des lieux d’expression et d’histoire et Marie-Claude Paganelli-Argiolas, notamment déléguée au tourisme.

Nathalie Bicais, maire de La Seyne-sur-Mer et Gilles Vincent, maire de Saint-Mandrier et vice-président de TPM en charge de la commission environnement, développement durable et transition écologique

Et

Agnès Langevine, présidente du Conservatoire du littoral, au côté de Nathalie Bicais, maire de La Seyne-sur-Mer

Non sans avoir relevé que les paysages étaient « magnifiques » et que nous avons de ce fait, ici, « un trésor », Agnès Langevine, présidente du Conservatoire du littoral, a expliqué « l’enjeu » qui consiste à « concilier, dans une zone urbanisée, la mission de protection du littoral et de sa biodiversité du Conservatoire du littoral avec le projet de territoire ». Le Domaine de Fabrégas étant dans ce sens, selon elle, « un site emblématique ».

Sophie Sejalon, déléguée régionale adjointe du Conservatoire du littoral

Et Sophie Sejalon, déléguée régionale adjointe du Conservatoire du littoral n’a pas manqué de souligner que le projet était le fruit « d’un partenariat à parts égales » entre la Ville, la Métropole et le Conservatoire.

Nathalie Bicais, maire de La Seyne-sur-Mer

« Nous sommes extrêmement heureux d’avoir cette qualité paysagère » a pour sa part approuvé Nathalie Bicais, en mettant l’accent sur « l’approche responsable et tournée vers l’avenir ». « C’est un projet novateur qui en appelle d’autres », a ainsi déclaré le maire de La Seyne-sur-Mer, en évoquant notamment « le fort potentiel patrimonial de ce site historique ».

*1409, route de Fabrégas – Tél. 04 94 93 54 27
** Montant : 225 000 € (études et travaux compris)

 

Au Domaine de Fabrégas, on (se) cultive…

Le saviez-vous ?

  • On peut aussi s’émerveiller avec des œuvres d’art dans la nature ! Une sculpture dans le style land art* vient d’être érigée sur le site.
  • Un “hôtel à insectes” (pour les pollinisateurs sauvages) et une ruche pédagogique (pour les abeilles domestiques) sont installés sur le domaine depuis 2 ans. Ce sont de formidables supports pour mener des actions de sensibilisation sur le thème des pollinisateurs sauvages, dont 56% sont des abeilles solitaires.  A noter : le deuxième Salon apicole se tiendra samedi 13 mai 2023.
  • À l’image des haies fruitières déjà plantées sur les talus de la zone maraichère, les végétaux qui complètent le verger sur l’aire naturelle de stationnement, sont des buissons à baies dont se nourrissent les oiseaux, dont nombreux migrateurs hivernaux.
  • Le Conservatoire du littoral a pour projet de remettre en activité agricole une nouvelle partie de la propriété. Celle-ci viendra ainsi s’ajouter aux terres du domaine mises en culture maraîchère bio depuis 2014 (3,4 hectares).
*Le land art est une tendance de l’art contemporain utilisant le cadre et les matériaux de la nature

Lors de l'inauguration, vendredi 3 mars

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