« C’est LE gros projet de la Métropole TPM à La Seyne. La réfection de la Corniche Tamaris, d’un coût de 30 millions d’euros, doit commencer à la fin de l’année ». Sans hésiter, Nathalie Bicais cite ce chantier structurant pour la ville : « En amont, nous avons poursuivi le travail sur la fonctionnalité du réseau primaire : la deuxième tranche d’élargissement de l’avenue Henri Guillaume, et la requalification (NDLR : par le Département du Var) de l’avenue Pablo Neruda précèderont le début du chantier », poursuit le maire de La Seyne.
2023 verra également une autre rénovation, celle du lycée Beaussier : « Avec Renaud Muselier, président de la Région Sud, nous nous engageons dans le premier chantier de réfection qu’ait connu cet établissement depuis sa construction : 12 millions d’euros vont être investis dans l’isolation thermique, et le déplacement du parvis », note Nathalie Bicais. Un parvis où une bastide et des maisons de village ont été rachetées, pour aménager 25 logements étudiants : « Unicil répondra ainsi à une demande croissante, que ce soit avec les BTS des lycées Beaussier et des Maristes, la préparation aux écoles supérieures des Beaux-arts, l’IUFM, l’IPFM ou le futur Campus de l’Ifremer ».
Du côté de l’Atelier mécanique et des Escaliers mécaniques, le projet de Cité Bleue, labellisé OIR (Opération d’intérêt régional), verra son AMI (Appel à manifestation d’intérêt, via un cahier des charges) lancé dès le mois de juin 2023 : « Nous visons un équipement de dimension régionale, voire nationale, à vocation tout à la fois environnementale, événementielle et maritime. Aux investisseurs de présenter leurs projets, dans un esprit de dialogue compétitif, et en complémentarité avec de Mayol à Pipady , de l’autre côté de la rade ».
2023 sera aussi l’année de la réfection de la caserne des pompiers, avenue Maréchal Juin, « indispensable pour l’une des casernes varoises les plus actives en nombre d’interventions ». Le Département du Var, via le SDIS, investit un million d’euros dans cette rénovation.
Au chapitre des finances, malgré la hausse générale du coût de l’énergie et des matières premières, Nathalie Bicais a écarté toute hausse d’impôts pour les Seynois : « On envisage toutefois une hausse des tarifs des services publics sur la base du quotient familial, ainsi qu’une hausse de la taxe sur les résidences secondaires (+40%) et sur les commerces vacants ». Le maire compte également sur l’aide des autres collectivités : « Toutes les subventions qui peuvent permettre d’investir sans augmenter les impôts sont à prendre. Un effort est à mener dans le développement durable (gestion des déchets, du trait de côte, rénovation énergétique) pour lequel la Région et l’Europe proposent des aides », insiste Nathalie Bicais.
Autre effort poursuivi, celui du désendettement, « un travail au long cours, car on est impactés par le manque d’entretien du patrimoine communal ces dernières années » : « Des écoles aux infrastructures sportives en passant par les cuisines satellites, ce dernier devenait indispensable », insiste-t-elle.
Le maire retient la bonne santé économique du secteur privé dans l’Ouest-Var : « Plus on investit, plus on attire. Dans la période 2019-2022, le nombre d’entreprises locales a crû de 23 %. Il faut poursuivre et accompagner ce cycle vertueux, notamment en proposant du foncier disponible aux entreprises ». Et Nathalie Bicais de rappeler l’enquête du quotidien Le Monde plaçant fin 2022 le coût des locations touristiques de La Seyne à hauteur de celles de Sanary ou Bandol. « Aujourd’hui, nous construisons une image positive de la ville : de la salle des mariages Aristide Briand à la corniche Giovannini, tout le bord de mer du centre-ville a été réhabilité. Et quand nous y aménageons des îlots de fraîcheur, la conjoncture climatique nous donne raison »
Concernant les mobilités, un groupe de réflexion a été monté sur le « projet vélo » : « Il intègre une partie de l’opposition. Il s’agit de faire cohabiter piétons, cyclistes et automobilistes dans une traversée Nord-Sud de la ville ». Dans le même esprit, le maire entend favoriser la marche à pied. Après l’aménagement de trottoirs aux Sablettes, près du cimetière central et rue Verlaque, 2023 verra l’aboutissement d’Il Giro, promenade en centre-ville partant d’Aristide Briand à l’avenue Hoche, puis empruntant la rue Baptistin-Paul, la place Perrin, le quai Péri, pour rejoindre le parc de la Navale et le casino Joa : « Ce sera la promenade des gens heureux, avec moins de pollution, plus de sécurité et plus de convivialité », promet Nathalie Bicais. Des aménagements à reproduire autour des collèges ou sur les routes menant aux plages ou à la gare : « Il s’agit d’espaces charnières. Le parking SNCF, saturé, sera agrandi sur le site de l’ancienne casse. Une manière d’encourager les modes de transport doux ».
Traversée du port. Ce devait être un pont. Les contraintes des Bâtiments de France et les surcoûts conduisent les autorités à pencher pour un ouvrage d’art immergé : « De la rue Louis-Curet au rond-point Toussaint-Merle, ce chantier, sur le modèle du chenal réalisé à St-Elme, permettra de desservir le boulevard Mistral, l’avenue Carmille et le cours Toussaint-Merle. Il est estimé à 50 millions d’euros. Il faut donc que nous parvenions à décrocher, en plus des aides de la Métropole et de la Région, des subventions européennes. L’amélioration de la circulation et de la qualité de l’air en centre-ville, par ailleurs générées par l’arrivée du BHNS (Bus à haut niveau de service) et de son terminus à Bois Sacré, doivent pour cela être mises en avant »
Bilan 2022. « En deux ans et demi, on a fait beaucoup de choses. Je retiens le travail avec les enfants sur l’alimentation, la désimperméabilisation des cours d’école, ou les multiples mobilisations pour l’Ukraine ». Concernant le centre-ville, le maire souligne qu’il est désormais sécurisé, grâce à la collaboration entre la Police nationale et la Police municipale, qui gère notamment les bornes escamotables. « On poursuit notre travail sur la qualité des commerces et le stationnement. Le rapport de l’ANCT dénombre 1000 places de stationnement hors voirie (parking Martini, les Esplageolles ou l’ex-école Cotton). C’est un long processus, mais à la fin, tout le monde s’y retrouvera, poursuit Nathalie Bicais, citant l’installation sur le port de l’Atelier des pains, de O’Sushi ou de Don Pape. « Après les grandes surfaces en périphérie, l’épisode Covid et le tout Internet, on amorce un nouveau cycle : celui des commerces de proximité », souligne-t-elle.
Un cycle que la Ville et ses partenaires entendent accompagner tout au long de l’année : festival des arts de rue du Pôle, Minifest, Journées italiennes…
Quartier nord. Un groupe de réflexion a été constitué sur la cité à la demande de Basma Bouchkara : « Si le PRU de Berthe a fonctionné, il manque aujourd’hui des lieux de vie, où les gens se sentent écoutés. D’où l’idée de créer « Berthe village » avec la place Adjedj, et son bureau de la tranquillité publique (NDLR : ouvert de 9h à 18h à partir de mars 2023). 8 vététistes de la Police municipale sillonneront le quartier, dans un esprit de proximité ».
Parallèlement, l’État assure le volet sécuritaire et l’opération anti squat de 2022, qui avait permis de déloger 19 squatteurs, devrait être renouvelée.
Du côté du Centre culturel Tisot, désormais équipé d’un nouveau studio d’enregistrement, un nouveau parking devrait être aménagé, de manière à multiplier les événements grand public : « C’est un magnifique équipement, un signal fort au centre d’un quartier de reconquête républicaine », s’enthousiasme Nathalie Bicais.
Quartier Sud. En plus de la requalification de l’avenue Pablo Neruda, le coeur des Sablettes va bénéficier de nouveaux trottoirs devant l’immeuble Porte du soleil. Par ailleurs, deux terrains de beach-volley seront aménagés parc Braudel, et les plantations du terrain de boules de St-Elme achevées. « Nous allons également installer des jeux de tables sur le square à côté de la Maison intergénérationnelle St-Georges, toujours dans l’idée de partage ».
Pour conclure, le maire Nathalie Bicais a rappelé que « la politique, c’est l’art du possible. Aujourd’hui, je ne dévie pas d’une ligne de mon projet. Je suis très heureuse d’avoir une majorité qui travaille et agirai aussi fort et aussi longtemps que je le pourrai ».