“Bois Sacré, c’est Sacré!”

Le 25 juin dernier, deux cents personnes ont manifesté contre le projet de Bois-Sacré. Nathalie Bicais, maire de la commune, était en tête de cortège. 

Un imposant programme immobilier promet d’être construit à Bois Sacré le long d’une partie de la corniche Giovannini. Le propriétaire du terrain, Total, a obtenu de la Préfecture du Var un permis de construire sur les sept hectares qu’il possède. Si un imposant projet immobilier comportant 352 logements en R+6 dénaturerait le paysage et priverait les Seynois du panorama, la municipalité prévient d’un autre problème : des cuves d’hydrocarbures ont été stockées sur le terrain pendant plus de soixante ans. Une parcelle d’au moins un hectare demeure encore à dépolluer. Et puisque la globalité du site sera vendue pour la somme de 10,5 millions d’euros, la Ville ne peut user de son droit à la préemption ne possédant pas les ressources nécessaires.

Une manifestation pour amener l’Etat à la raison. 

C’est donc d’une toute autre façon que la municipalité a décidé d’agir pour essayer de préserver le patrimoine naturel de la commune : en manifestant. Samedi matin, un peu plus de 200 personnes avaient fait le déplacement pour venir scander des slogans percutants aux côtés de Nathalie Bicais et d’une dizaine de conseillers municipaux et d’adjoints. Le point de rendez-vous avait été donné devant l’atelier mécanique et la marche s’est conclue quelques mètres plus loin, là où risque de se dresser un jour l’un des bâtiments de l’imposant programme immobilier.

“Bois Sacré est un site exceptionnel hérité de l’ère industrielle.”

Devant la foule et au son des voitures qui klaxonnent pour témoigner de leur soutien, Nathalie Bicais, première magistrate de la commune, s’est exprimée en ces mots : “Évidemment que nous savons que le permis de construire a été délivré, mais tant que les constructions n’ont pas démarré, nous voulons croire que ramener l’Etat à la raison est encore possible. Bois Sacré est un site exceptionnel hérité de l’ère industrielle. Ici, des cuves ont été installées dans les années 30, et si elles ont été démantelées dans les années 90, le site n’a jamais été dépollué. À la place, on a enclos tout cela dans une servitude comme si on jetait un voile sur le problème pour construire tout autour. Lorsqu’il pleut pourtant, des traces d’hydrocarbures apparaissent très vite sur le sol, et puis il y a les odeurs … Nous sommes inquiets, le terrain est pollué en son cœur.”

“La protection de l’environnement doit être une priorité ; Oui aux projets intelligents”

Prête à tout pour éviter la construction, le maire a écrit au Président de la République la semaine passée pour l’informer de la situation. Devant la foule, elle poursuit : “Qu’en est-il de la protection de l’environnement ? Partout, on s’accorde à dire que les sols ne doivent plus être artificialisés, et nous allons construire une muraille de béton face à la mer sur ces magnifiques espaces naturels ? Ce n’est pas envisageable !” Et puisque tant que ce n’est pas bâti, il y a encore de l’espoir, Nathalie Bicais tempère même : “Nous ne sommes pas contre tous les projets, mais nous souhaitons des prises de décisions intelligentes. Pourquoi ne pas mettre à la place des espaces verts ouverts au public, avec un volet économique créateurs d’emplois ? “

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