
En 2021, la municipalité dotait La Seyne « d’un outil ambitieux d’accompagnement à la poursuite des études » en se saisissant d’un dispositif labellisé par le Ministère de l’enseignement supérieur de la recherche et de l’innovation (MESRI). Le Campus connecté, qui bénéficie par conséquent d’une subvention de 300 000 euros sur 5 ans (jusqu’en 2026), ouvrait alors ses portes au sein de l’espace Danielle-Casanova*. Un véritable tiers-lieu où se trouvent aussi le Bureau d’information Jeunesse (BIJ) et le service Jeunesse de la Ville.
Depuis 3 ans, 44 étudiants s’y sont inscrits (dont 16 cette année), 70 % pour y suivre des études supérieures : dans le cadre d’une reprise d’études ou d’une reconversion pour 72 % d’entre eux, dans le cadre d’un cursus post-bac pour 6 %), la moyenne d’âge étant de 32 ans et demi. Le taux de réussite aux examens est des plus satisfaisants (de 69 % à 80 %, selon les années).
« Une véritable interaction »
Il s’agit donc à présent de prévoir la pérennisation de cet outil qui a d’ores et déjà démontré son utilité sur le territoire ouest-varois (les étudiants viennent aussi des communes environnantes de Six-Fours, Sanary et Toulon, 68 % sont seynois). Et les arguments ne manquent pas, comme a pu le constater Emmanuel Roux, recteur délégué pour l’enseignement supérieur et l’innovation de la région académique Paca, lors d’un temps d’échanges sur site.
Vendredi 10 janvier, en amont d’un comité de pilotage rassemblant les représentants des différents partenaires** à l’Hôtel de Ville, Cheikh Mansour, adjoint délégué à la politique de la ville, recevait en effet ces derniers pour une visite du Campus connecté. Un dispositif dont la « clé de la réussite, selon le recteur délégué, est la participation des universités ». Des université qui, affirme-t-il, « ont progressé (en se dotant d’outils numériques) dans la mise en place d’une véritable interaction » pour permettre de suivre dans les meilleures conditions un cursus à distance, qui peut être dispensé dans une université de Lille, de Paris, comme de Nice.
« Tutorat de proximité »

Emmanuel Roux a ainsi pu recueillir les impressions des étudiants, à l’instar d’une jeune maman qui y trouve « un espace à soi alors qu’à la maison, il y a toujours quelque chose à faire » (76 % des inscrits sont des femmes). Les témoignages montrent également qu’ils apprécient l’aspect « intergénérationnel » et « le tutorat de proximité » assuré par la responsable de la structure, Anne Pila, ainsi qu’« une vie étudiante favorisant l’entraide ».
Cheikh Mansour met en outre en avant « la volonté d’une société inclusive à l’attention des personnes porteuses de handicap » (qui représentent 18 % des étudiants inscrits depuis 2021).
Le recteur délégué pour l’enseignement supérieur et l’innovation de la région académique Paca souligne en outre la « configuration particulière » du site universitaire de La Seyne : « Nous sommes ici en QPV (quartier prioritaire de la politique de la ville) », sachant que la commune en comprend deux, Berthe et le centre-ville. Pour autant, seulement 8 % des étudiants sont issus des QPV, l’objectif est donc d’accroître ce pourcentage. D’une manière générale, fait observer l’adjoint délégué à la politique de la ville, « il y a un gros enjeu d’insertion des personnes empêchées pour des raisons de santé, économiques ou familiales ».