Célébration de la Victoire du 8 mai 1945

Dimanche 8 mai 2022, la célébration du 77ème anniversaire de la Victoire du 8 mai 1945 a débuté devant la stèle de gare SNCF en présence de Nathalie Bicais, Maire de La Seyne-sur-Mer. Les délégations se sont ensuite rendues Porte de la Rotonde pour un défilé jusqu’au Monument aux Morts, Môle de la Paix. Retour en images.

Retrouvez le discours de Nathalie Bicais, maire de La Seyne-sur-Mer :

“La victoire du 8 mai 1945 marqua la fin de la seconde guerre mondiale en Europe. L’idéologie nazie raviva les braises encore fumantes des rancœurs de la première guerre mondiale. L’Allemagne, société ô combien cultivée mais brisée par les lendemains de cette tragédie, tiraillée par les convulsions révolutionnaires et humiliée par le poids du traité de Versailles, céda aux sirènes de la doctrine violente du parti national-socialiste allemand.  La folie paranoïaque et meurtrière d’Adolf Hitler inonda la terre du sang de millions victimes civiles. Pourtant, il n’avait jamais caché ses plans, mais les gens de raison conçoivent difficilement la possibilité de la cruauté à l’état brut. Elle est bienheureusement hors du champ de leur environnement psychologique. Au demeurant, il ne faut jamais la nier.

Comment concevoir en effet que par la volonté d’une poignée de monstres, un pays entier se mettent au service d’une machine de morts ? Hanna Arendt l’a conceptualisé dans le champ philosophique comme la « banalité du mal ». Dans le champ littéraire, « La mort est mon métier » de Robert Merle montre la mutation d’un homme lambda en champion logistique des camps de la mort. Rien n’est plus désastreux que la banalisation de concepts dangereux ou que l’acceptation d’une violence ordinaire.

En 1940, la France sombra militairement et politiquement. Heureusement, la flamme de l’esprit républicain survécut dans le cœur du peuple français.  Elle fut ravivée dès le lendemain de l’armistice par l’appel du 18 juin du Général de Gaulle. L’espoir de la France Libre leva le vent de la victoire.

Aux côtés de ses alliés, la France se souleva et pris part aux combats, armées de ses valeurs républicaines de liberté, d’égalité et de fraternité. C’est le vent de la liberté qui souffla lors des débarquements sur les côtes normandes et provençales. C’est l’égalité qui unit les Françaises et les Français sous le drapeau français frappé de La Croix de Lorraine. C’est la fraternité qui anima la 1ère brigade française libre, lorsqu’elle lutta héroïquement pour couvrir la retraite anglaise dans l’étouffant désert syrien de Bir-Hakeim.

La victoire du 8 mai est un aboutissement. Elle s’est construite jour après jour, dans l’esprit des Français et de ses alliés. Dans les vastes étendues rocailleuses d’Egypte, dans les rues de Stalingrad, sur les plages de Port-en-Bessin, sur les versants du Monte Cassino, les peuples libres du monde repoussèrent l’oppression nazie jusqu’au cœur de Berlin. Cette victoire est celle d’hommes et de femmes qui se sont rassemblés sous la bannière commune d’idéaux de justice et de dignité humaine, contre le totalitarisme. Nombre de soldats et de civils, de tous horizons, ont payé de leur vie le prix de la démocratie et de la justice. 

La Seyne-sur-Mer s’est jointe à la victoire. Plusieurs de ses fils rejoignirent les francs-tireurs des maquis des Maures et des Basses-Alpes. Par la suite, ils participèrent à la libération de la ville. En ce jour, notre ville honore la mémoire d’un de ses illustres concitoyens, Marcel Esteban, héros de la résistance et seynois d’adoption qui s’est éteint en ce début d’année, à 97 ans. Sa lumière vivra à jamais dans le cœur des seynois.

Au lendemain de la guerre, la souffrance du conflit armé a laissé place à la souffrance morale. Les batailles ont ouvert de profondes blessures sur les paysages et dans l’âme des peuples de notre continent. Une fois les canons réduits au silence, nos peuples prirent conscience de la barbarie totale et de la furie du Reich, de l’horreur du travail forcé et des camps de la mort. Déboussolés par les ignominies de la seconde guerre mondiale, ils durent se relever et édifier une France et une Europe nouvelles.

Pour ce faire, il leur fallut construire la paix à l’intérieur des pays, entre les peuples et les nations. Cette paix si ardemment désirée par Winston Churchill lors de son discours prononcé à l’Université de Zurich en 1946, devait tourner le dos aux atrocités du passé et regarder vers l’avenir. Elle fut bâtie par des Hommes de valeurs : Robert Schuman, son conseiller Jean Monnet, Alcide De Gasperi, Auxquels s’ajoutèrent l’entente entre le général de Gaulle et le Chancelier Adenauer. Afin de faire taire les démons d’hier, ils posèrent les bases de l’Europe qui, de L’Europe du charbon et de l’acier est devenue notre Union Européenne. Une union imparfaite mais une union de paix. Une union imparfaite mais qui sait aujourd’hui offrir un front uni face à Vladimir Poutine. Une union imparfaite mais une union de liberté. Et c’est grâce à cette liberté chèrement payée que : Nous, peuple français libre grâce à l’engagement de ceux qui ont permis la victoire du 8 mai, nous rendons hommage à nos ainés qui se sont dressés et ont vaincu la barbarie.

Vive la République et vive la France !”

Retrouvez le discours de Geneviève Darrieusecq, ministre déléguée auprès de la ministre des Armées, chargée de la mémoire et des anciens combattants, lu par Gérard Beccaria, adjoint délégué aux anciens combattants en cliquant ici et ici.

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