Cinquante-deux escales de navires sont programmées à La Seyne-sur-Mer cette saison 2023* (sur 88 au total en rade de Toulon). 145 000 passagers, auxquels il faut ajouter les membres d’équipage, sont donc susceptibles de débarquer sur le territoire. Or, d’après les enquêtes réalisées par la Chambre de commerce et d’industrie (CCIV), gestionnaire des ports, lors des escales les croisiéristes passent en moyenne cinq heures à terre. Et, toujours selon la CCIV, 83% des passagers effectuent des dépenses s’élevant en moyenne à 36 euros par personne, voire 52 euros en tête de ligne. Ce, principalement sur les postes suivants : restauration, brasserie, transport sur place, équipements de la personne, artisanat, produits locaux et souvenirs.
La croisière est en outre considérée comme « une industrie optimiste » : « La reprise s’est confirmée en 2022 et les chiffres 2023 devraient dépasser ceux de 2019 », annonce Lionel Jolivet, ingénieur commercial CCIV, en s’appuyant sur une étude de la Clia (association internationale des compagnies de croisière).
« Canaliser les retombées économiques »

Aussi, ce lundi 13 mars, Nathalie Bicais, maire de La Seyne-sur-Mer**, avait-elle convié les commerçants à l’Hôtel de Ville, pour une présentation de la démarche Qualité Accueil Croisiéristes. Ce dispositif, initié par Var Provence Cruise Club (VPCC), un service de la CCIV créé en 2008, a pour mission première de « canaliser les retombées économiques liées à l’activité sur le territoire ». Et dans le but de donner l’opportunité aux commerçants et artisans d’être « des ambassadeurs de destination », le VPCC a lancé à leur adresse en 2013, la charte Cruise Friendly aujourd’hui déployée à Toulon, La Seyne, Hyères, Sanary, Bandol, Saint-Raphaël et au Castellet.
L’an dernier, une douzaine de commerces seynois l’avaient signée. Ils sont plus de vingt cette saison, sachant qu’il appartient désormais à la Ville, en lien avec le VPCC, de promouvoir la démarche sur son territoire***.
« Nous avons à cœur de vous inclure dans cette démarche »
« Les croisiéristes représentent une activité économique importante, d’où l’intérêt de proposer, avec nos partenaires que sont la CCIV et la Métropole Toulon Provence Méditerranée, un outil adapté pour qu’ils consomment seynois », a indiqué Nathalie Bicais aux commerçants présents. « Nous avons à cœur de vous inclure dans cette démarche, vous êtes acteurs de notre projet. La clef de notre succès réside dans l’effort collectif », a souligné le maire.

« L’objectif, c’est que les commerçants puissent profiter de cette activité qui est stable au niveau de la rade, a ensuite expliqué Sandrine Armabessaire, membre élue et conseillère territoriale Ouest-Var de la CCIV. Les navires, qui sont de taille plus modeste et de type premium, amènent une population beaucoup plus ciblée par les armateurs. Il faut que nous adaptions nos services pour qu’ils soient en phase avec ce que nous pouvons offrir à ce type de clientèle. Et il est important que les commerçants puissent capter une partie de cette valeur. »
Une meilleure visibilité
Concrètement, en adhérant à la charte Cruise Friendly, les commerçants s’engagent à adapter leurs horaires d’ouverture (les bateaux font escale des dimanches et lundis) et à réserver le meilleur accueil aux croisiéristes. Ils doivent aussi sensibiliser leur personnel, posséder le minimum de connaissances en anglais, éventuellement proposer un geste commercial… Ils pourront recevoir la visite d’un client mystère et sont tenus de répondre à une enquête en fin de saison.
En retour, ils bénéficient d’une plus grande visibilité, notamment en figurant sur le plan remis aux croisiéristes et en étant valorisés sur les différents supports numériques (site web, application mobile Cruise Friendly). Les partenaires sont identifiés par une signalétique (logo, panonceau vitrine…), le calendrier des escales, un guide pratique et un lexique à usage des restaurateurs sont également mis à leur disposition****.