Corniche Giovannini : la biodiversité protégée

Depuis mars 2022, les herbes hautes et les plants sauvages se multiplient aux abords la corniche Philippe Giovannini. Mais attention, si la nature semble reprendre ses droits, cela ne signifie pas que la main de l’homme n’intervient pas et que le site est laissé à l’abandon. Explications. 

De nouveaux aménagements, plus de nature. 

Dans le cadre des travaux de remise en état de la voirie de la corniche Michel Pacha, la Métropole TPM, qui s’apprête à y investir 2 millions d’euros, a décidé de repenser les espaces d’accompagnement en proposant des aménagements adaptés au public et aux croisiéristes qui empruntent régulièrement cet itinéraire. S’il on sait d’ores et déjà qu’une aire de jeux de bois va être créée ainsi qu’un cheminement en continue pour les vélos et les piétons, la nature qui borde les alentours va elle aussi être réinventée. Des essences méditerranéennes peu gourmandes en arrosage et des plantes dépolluantes qui permettent d’épurer les eaux de ruissellement de surface ont déjà été plantées. Au total, plus de 140 arbres et 10 500 arbustes ont été insérés dans ce nouveau paysage ainsi qu’une large bande aménagée en prairie qui couvre dorénavantt 450m de long sur 6m de large. Cette dernière est en “gestion différenciée”, cela signifie qu’elle n’est pas tondue comme de coutume et que la nature peut s’y exprimer, presque comme à sa guise.

“Moins d’herbe coupée, une biodiversité protégée.” 

Guilhem Bresson est ingénieur paysagiste pour la métropole Toulon Provence Méditerranée et est rattaché à l’antenne de la Seyne-sur-mer. Cette parcelle de terre qui subit une petite révolution. Il raconte : “Il faut faire évoluer nos habitudes et les mentalités dans un souci écologique et environnemental. Lorsqu’on fait le choix de tailler une pelouse, c’est que l’on privilégie l’esthétique à la faune et la flore. Laisser les herbes se développer, ce n’est pas avoir une parcelle sale, c’est laisser la nature s’exprimer. De nombreuses villes ont choisi cette manière de faire depuis des années afin de préserver la biodiversité. Dans la Métropole, c’est notamment le cas du parc nature du Plan de la Garde. Les herbes et les plantes sauvages sont une bénédiction pour les insectes, les abeilles, et même les hérissons. Il faut comprendre que des carrés de pelouse ou des jardins entretenus par la main de l’homme, c’est aussi, parfois, des engrais chimiques, onéreux et particulièrement nocifs  pour les sols.”

Une parcelle en gestion différenciée, n’est pas une terre abandonnée. 

Le professionnel prévient : “Parfois nous avons des commentaires. Certains pensent le domaine à l’abandon, il n’en est rien. Nous encadrons tout de même la chose. D’abord, il y a des agents qui viennent chaque semaine pour nettoyer le site des détritus laissés par l’activité humaine aux alentours. Et une fois par mois, nous taillons les arbres qui viennent d’être plantés afin qu’ils prennent leur forme. Nous procédons aussi au désherbage des herbes trop envahissantes qui risqueraient d’étouffer les autres. Nous tondons également les bordures pour des raisons de sécurité: le débroussaillage est obligatoire ici aussi. Le risque incendie doit être maitrisé. Pour résumer, notre rôle est d’encadrer la nature afin qu’elle puisse s’exprimer au mieux. À terme, nous aimerions que tous les espaces verts de la corniche soient gérés ainsi.”

“Nous avons fait le choix de réagir et de repenser nos habitudes face à la dramatique baisse de la biodiversité, estime pour sa part Christine Sinquin, adjointe déléguée à l’environnement. En laissant une partie de ces végétaux accomplir un cycle complet de vie avec floraison et semences, nous permettons aux abeilles, aux papillons, aux insectes, aux oiseaux… de trouver leur subsistance, même en milieu urbain. Avec cette gestion différenciée, nous avons fait le choix de préserver la vie.”
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