Dans ce contexte, la Ville accueille le projet Neptune porté par la Région Sud PACA, le fort de Balaguier ayant été identifié comme site-pilote aux côtés de ceux de Marseille (Centre d’interprétation de la grotte Cosquer), Nice (Vivier Véran), Hyères (fort du Pradeau) et la Londe les Maures. Le projet Neptune consiste ainsi à développer dans ces cinq sites-pilotes l’accessibilité pour tous au monde sous-marin et ainsi à valoriser ses patrimoines naturels, culturels et technologiques. Dans le site pilote du fort de Balaguier, le projet Neptune se matérialisera par la mise à disposition par la Région Sud PACA d’un certain nombre d’outils numériques et par des partenariats avec la Marine nationale, IFREMER et le Louvre. Ainsi, un dispositif immersif prendra place dans l’ancienne chapelle de Balaguier. Grâce à des casques de réalité virtuelle, le public sera plongé en plein coeur du monde sous-marin, avec notamment la visite de l’épave de l’Arroyo en reconstitution 3D. Une borne interactive offrira des parcours didactiques et chacun pourra naviguer en fonction de ses choix et/ou se faire aider par les animateurs présents sur le site. Nous pourrons également découvrir le robot Robin conçu pour l’exploration du fameux Titanic. Dans la salle basse de la tour, un film écrit et réalisé par Gil Kebaïli “Je suis la Méditerranée”, évoquera tout à la fois la beauté de la Grande bleue et l’enjeu de la sauvegarder à tout prix. Enfin, une exposition consacrée au naufrage de la frégate Magenta (ci-dessous) survenu en coeur de rade la nuit du 31 octobre 1875 occupera la salle haute de la tour. Le nouveau Balaguier ouvrira au début de l’été.
Magenta : sur les traces des empires engloutis
En juillet, le musée Balaguier présentera le matériel issu des trois campagnes de fouilles de l’épave du Magenta, qui sombra dans la rade en 1875.
Le port de Toulon a été marqué par une série de catastrophes : l’explosion de la poudrière de l’arsenal à Lagoubran en 1899, celle du cuirassé Iéna en 1907, puis celle du cuirassé Liberté en 1911 et enfin le sabordage de la flotte, le 27 novembre 1942. Ces désastres ont relégué au second plan un drame plus ancien, celui de l’explosion du
Magenta dans la nuit du 1er novembre 1875. Ce cuirassé de 87 mètres transportait une cargaison de 46 caisses d’antiquités provenant de Tunisie, avec plusieurs milliers de stèles puniques et la statue en marbre de l’impératrice romaine Sabine. Lorsque les fouilles archéologiques débutent en 1993, le lieu du naufrage était sorti des mémoires. Le commandant Max Guérout du Groupe de recherche en archéologie navale (GRAN) allie alors l’étude des documents d’archives de la Marine et des relevés sur site à l’aide d’un sonar et d’un magnétomètre. Il aboutit à la localisation de l’épave le 19 avril 1994. A compter de juillet, le musée Balaguier présentera le matériel issu des trois campagnes de fouilles. Ces objets, conservés 120 ans par 15 mètres de fond, permettront au visiteur d’appréhender tout à la fois l’histoire du navire, la vie à bord au moment de l’explosion et la cargaison d’antiquités, aujourd’hui conservée au Musée du Louvre. Cette exposition fait l’objet d’un partenariat avec le Département des recherches archéologiques subaquatiques et sous-marines du ministère de la culture (DRASSM) et le musée archéologique de Saint-Raphaël qui accueillera l’exposition en 2023.