Les Sablettes
Bombardée par les Alliés en 1944 et reconstruite entre 1950 et 1953 par Fernand Pouillon, le hameau des Sablettes, ancien station balnéaire du XIXème siècle, offre aux visiteurs une vue exceptionnelle sur le Cap Sicié et les Deux Frères.
Ce hameau fut aussi un écrin pour de multiples œuvres d’artistes du 20ème siècle (Jean AMADO, Philippe SOURDIVE, Louis ARNAUD, Carlos FERNANDEZ…)
Le village, loin d’avoir été sacrifié au modernisme, a su conserver ses attraits d’antan.
Bombed by the allies in 1944 and rebuilt between 1950 and 1953 by Fernand Pouillon, the hamlet of Sablettes, a former seaside resort of the 19th century, offers visitors an exceptional view of Cap Sicié and the “Deux Frères”.
This hamlet was also a setting for many artists of the 20th century (Jean AMADO, Philippe SOURDIVE, Louis ARNAUD, Carlos FERNANDEZ…)
Le hameau des SABLETTES
Ce petit village au bord de la Grande Bleue possède un charme unique qui en fait sa « marque de fabrique ». Sa plage, très appréciée des familles, offre son lot d’activités, d’animations et de services.
En été, le village accueille de nombreuses manifestations dont le “marché nocturne”.
Le terme de village n’est pas usurpé. Le centre et sa grand-rue sont bordés de boutiques, de commerces, de restaurants et d’un complexe touristique haut de gamme.
Sur l’esplanade Bœuf, vaste espace de promenade à deux pas de la plage, trônent un manège et tout l’appareillage nécessaire pour les sauts à l’élastique. Sur ce même lieu, se tiennent aussi les marchés forains.
Attenant à l’esplanade Bœuf, on retrouve un mini parc d’attractions, l’office de tourisme et un parking.
Le parc Braudel compte près de 7,5 hectares de verdure, plus de 800 arbres et quelques 300 espèces végétales indigènes. L’allée centrale, en bois, entre terre et mer est un lieu de passage propice aux balades.
Aux alentours, Mar Vivo, Tamaris, Saint-Elme et le rocher des Deux Frères complètent le paysage.
Mar Vivo avec son décor « sauvage » se prête à la marche et à la détente. Sa plage de sable fin offre un peu plus de tranquillité qu’aux Sablettes.
Saint-Elme est un petit port de pêche et de plaisance dans la continuité des Sablettes.
Au large des Sablettes, face à la plage, le rocher des Deux Frères se dresse en pleine mer. Site de plongée reconnu, les deux Frères sont aussi le sujet d’une légende tragique mêlant amour, sirène et fratricide.
Historique
L’isthme des Sablettes, qui ferme la rade de Toulon, offre un paysage exceptionnel. Sa beauté entraîne naturellement la naissance d’une station de villégiature balnéaire dès la fin du 19ème siècle, avec son traditionnel Grand Hôtel, rendez-vous de la bonne société d’alors. Un casino voisine tout naturellement avec cet établissement de luxe.
Derrière cette remarquable opération de promotion touristique de vaste ampleur, se trouve Michel Pacha.
Fort de son expérience dans le quartier de Tamaris, Michel Pacha achète en 1883 de vastes terrains qu’il consacrera à ces équipements. Il mise sur ce site au fort potentiel touristique afin de compléter l’offre de Tamaris.
Au début des années 1900, les Sablettes sont devenues un véritable centre de loisirs estival, renforçant les attraits de Tamaris encore station hivernale. Dès l’entre-deux-guerre, le succès est acquis.
La renommée de la station est internationale.
À partir de 1950, l’architecte Fernand Pouillon est mandaté pour moderniser la station balnéaire. Il édifie le hameau des Sablettes, remarquable exemple de l’architecture des années 1950 qui devient rapidement un moteur de l’industrie touristique seynoise.
Une quarantaine de logements, une trentaine de boutiques, un hôtel, une pension de famille, un casino, des cafés-restaurants sortent de terre. S’y ajoutent plusieurs espaces verts plantés d’espèces endémiques, une esplanade piéton le long de la mer, des passages couverts, etc.
Architecture
Dès la libération, le Ministère de la Reconstruction et de l’Urbanisme planifie la reconstruction du pays et le relogement des milliers de sinistrés.
L’Etat débloque 110 millions d’anciens francs pour la reconstruction des Sablettes dont la maîtrise d’œuvre est confiée à Egger et Pouillon en mai 1950.
Le programme comprend :
35 logements, 30 boutiques, 1 hôtel, 1 pension de famille, 5 cafés restaurants, 1 établissement de cabines de bain, 1 station service, 1 syndicat d’initiative, 1 Casino (réalisé par des architectes locaux)
Les bâtiments de faible hauteur s’organisent le long de deux axes majeurs articulés par la tour-signal à quatre étages de l’hôtel ; une voie principale parallèle au rivage est traitée en rue commerçante agrémentée de placettes, d’une galerie couverte et traversée par trois passages piétons ; un axe secondaire rejoint la corniche de Tamaris.
Le long de la plage, une esplanade piétonne de 400m2 soutenue par un mur de porphyre délimite le quartier.
Un esprit méditerranéen
Le hameau est construit autour de références méditerranéennes. Fernand Pouillon évoque « la quête d’un style méditerranéen d’essence syncrétique »
Des fontaines et ruissellements agrémentent l’espace public comme dans les villages de Provence.
Le hameau s’articule entre espaces intermédiaires : patios, cours munies de claustras, terrasses suspendues et espaces de liaison : portiques, galeries, traitement différencié et marquage du sol
Les décorations architecturales apportent, quant à elles, surprise et fantaisie toujours dans un style méditerranéen : calades en galets, dalles de calcaire polychrome, menuiseries aux motifs variés, céramique en claustras, décors de céramique.
Fernand Pouillon (1912 – 1986), architecte et écrivain français, a à son actif de nombreuses réalisations : Théâtre grec sur le Vieux-port à Marseille (1942), aménagements des Jardins Saint-Charles à Marseille (1944), l’hôtel du Cap Manuel à la presqu’île du Cap Vert au Sénégal (1947), reconstruction des Sablettes (1950), bibliothèque universitaire d’Aix-en-Provence (1952), atelier du peintre André Masson à Aix-en-Provence (1953), aérogare de l’aéroport de Marignane (1953/1956), ainsi que plusieurs réalisations en Algérie, en Iran, à Porto Rico, en Côte d’ivoire, aux Etats-Unis, etc.
Il est aussi l’auteur de nombreux ouvrages dont une autobiographie parue en 1968, un roman « Les pierres sauvages», en 1964.
Source : www.fernandpouillon.com