« Dans cette expo, nous avons pris le contre-pied total de celle de l’an passé, dont le but était de rendre des Seynoises belles et glamour, explique Pascal Scatena. Cette année, pas de filtre, pas de Photoshop, pas de maquillage et pas de lumière studio. Les photos sont brutes de décoffrage ». Chacune des réfugiées a été photographiée dans son environnement : sa maison, un foyer d’accueil… avec un objet qui compte pour elle. « L’année dernière, nous étions dans le monde des photos de mode, cette année, avec Emi, nous avons travaillé en mode photo reportage ».
Belles, fortes et puissantes
Pour les deux photographes du studio Emi&Clyde, ce travail avec des femmes résilientes au passé lourd est « une vraie leçon d’humilité. Certaines ont frôlé la mort. Mais malgré le déracinement et les épreuves, elles sont belles, elles sont fortes, elles sont puissantes ! » Pour Emilie Delamorinière, « dans beaucoup trop de pays encore, les vies des femmes appartiennent aux hommes. Et dans les pires d’entre eux, leurs vies valent moins que celles des animaux. Le féminisme, pour moi, c’est la lutte pour amener l’humanité à considérer que toutes les vies ont la même valeur. »
Un passé lourd qui a été plus ou moins digéré pour celles qui résident en France depuis longtemps. Pour d’autres, dont le déracinement est plus récent, c’est plus compliqué. « Elles ont toutes des visages qui transpirent la joie de vivre, sauf pour deux d’entre elles : Ivanna et Svitlana, une maman et sa fille qui ont fui la guerre en Ukraine (en photo ci-contre). Ce travail avec des femmes réfugiées nous a bouleversés. Surtout quand on voit leur bienveillance et la reconnaissance qu’elles ont pour l’accueil qu’on leur a réservé en France. »
Le vernissage aura lieu vendredi 4 novembre à 18h au casino Joa.