Le bâtiment de quatre étages donnant sur le port, à la façade rose et aux volets bleus, pourrait avoir un certain cachet. Mais son état de délabrement est tel qu’il est frappé, depuis une quinzaine d’années, d’un arrêté de péril grave et imminent. Lequel est assorti d’une “interdiction d’habiter”. Le 23 du quai Gabriel-Péri est désormais colonisé par les pigeons, et surtout, son escalier menace de s’effondrer.
C’est pourquoi, la Ville initie pour la première fois une procédure de travaux d’office. Ce dispositif mis à disposition des communes lui permet de se substituer aux deux copropriétaires afin de réaliser des travaux d’urgence. Et en l’occurrence, dans ce cas précis, d’étayer la montée d’escalier. Les sommes engagées devront néanmoins être totalement remboursées par les propriétaires, une fois le titre de recette émis pour les récupérer.
L’immeuble sera ensuite reclassé en péril ordinaire et il appartiendra aux propriétaires d’engager les travaux de réhabilitation nécessaires avant que le bâtiment puisse retrouver des occupants. Pour cela, ils pourront bénéficier des aides et de l’accompagnement prévus pour encourager à la rénovation de l’habitat en centre-ville*. Près d’une dizaine d’immeubles y sont en effet frappés d’un arrêté de péril grave et imminent pris par le maire dans le cadre de son pouvoir de police spéciale contre l’habitat indigne**.
Cette opération a ainsi valeur d’expérimentation, car si elle s’avère concluante, elle pourra être dupliquée, au cas par cas, lorsque les mesures et travaux ordonnés n’ont pas été mis en œuvre dans le délai fixé.