Ses travaux ont permis l’attribution d’un prix Nobel de physique en 1985 !

En 1972, il pose ses bagages à Grenoble où il devient ingénieur en chef au laboratoire de Champs Magnétiques Intenses dans une coopération entre le CNRS, le MPI-FKF. Expert en champs magnétiques, il conçoit avec son équipe une bobine hybride pour acquérir la plus grande puissance jamais obtenue. De ces études, ils obtiendront trois records mondiaux qu’ils conserveront pendant 20 ans : 25T (NDLR : T pour Tesla soit l’unité de mesure des champs magnétiques), 31T et 45T. En 1985, ces découvertes permettent même l’obtention d’un prix Nobel de physique.
Depuis, Hans J. Schneider-Muntau a publié 5 livres, et réalisé plus de 200 publications scientifiques. Il a toujours gardé une idée fixe en tête : celle du partage entre les nations. Il raconte : “La science fondamentale transcende les frontières, la politique et les conflits. J’ai eu l’opportunité de collaborer sur de nombreux projets à l’échelle internationale, que ce soit aux États-Unis, en Chine, en Russie, au Japon, ou bien sûr en France. À chaque fois, j’ai rencontré des amis. En revanche, la technologie qui émerge de la science est une toute autre affaire. Elle est liée à la compétitivité et à la course à l’innovation.”
Âgé de 89 ans et toujours actif !
Aujourd’hui âgé de 89 ans, l’homme n’est toujours pas à la retraite. Depuis Fabrégas, quartier où il réside, il est actuellement consultant sur le projet du CERN (organisation européenne pour la recherche nucléaire) et son gigantesque accélérateur de particules afin de comprendre …l’origine de l’univers !
Toujours dans l’idée de partager son savoir, le scientifique œuvre pour la vulgarisation de la science auprès de la population. Dimanche dernier, il intervenait sur la thématique des volcans dans une conférence. Mardi 8 avril prochain à 16h, il s’exprimera au théâtre Daudet à Six-Fours sur la fusion nucléaire. Du côté de La Seyne-sur-Mer, il est engagé auprès de Georges Klimoff, un expert de la conquête spatiale. Avec d’autres savants, les scientifiques planchent sur la manière de susciter l’intérêt de la jeunesse pour les sciences. Hans Schneider termine : “Une génération fait une découverte en science fondamentale, mais c’est la suivante qui met en application la trouvaille et fabrique la technologie. Nous sommes une chaîne. Si un maillon se brise, le savoir n’a plus d’utilité. Pire, il peut se perdre.”
Les champs magnétiques dans 50 ans ?
Lorsqu’il est demandé à Hans Schneider ce que les travaux sur les champs magnétiques pourraient changer sur notre quotidien dans 50 ans, il répond sans hésitation : “les trains qui lévitent et qui atteindront peut-être 900 km/h!”
En décembre dernier d’ailleurs, les autorités chinoises ont dévoilé avoir atteint les 450 km/h avec son nouveau train à grande vitesse, le CR450, grâce à la sustentation électromagnétique (Maglev). Selon lui, cette avancée pourrait non seulement transformer la manière dont nous voyageons, mais aussi réduire les embouteillages et l’empreinte carbone des transports. En souriant, il souligne que ces innovations pourraient rendre nos déplacements plus rapides, plus sûrs et plus respectueux de l’environnement.