
“Conformément à la Constitution de la Ve République, la France est une République indivisible, laïque, démocratique et sociale. Elle assure l’égalité devant la loi de tous les citoyens sans distinction d’origine, de race ou de religion. Elle respecte toutes les croyances. Les administrations de l’État et les collectivités territoriales veillent au respect des droits et libertés.” Ainsi, et après avoir souligné que « la laïcité est un des fondements de la République », Nathalie Bicais le réaffirme : « Il est de notre devoir de défendre la laïcité et ses valeurs. » À plus forte raison « dans le climat social actuel ». Le maire de La Seyne-sur-Mer relève notamment une augmentation de 120% du nombre de violations du principe de la laïcité recensées par le ministère de l’Éducation nationale pour l’année scolaire 2022-2023 ainsi que les assassinats des professeurs Samuel Paty (en 2020) et Dominique Bernard (en 2023), des atteintes, selon elle, « d’autant plus dangereuses et intolérables qu’elles se produisent dans le temple du savoir ». Nathalie Bicais rappelle également : « La liberté de culte est un droit mais celui-ci ne doit pas s’exercer dans l’espace public. »
Un lieu d’échanges et de propositions
La Ville de La Seyne-sur-Mer a donc décidé de mettre en place un Conseil de la laïcité sur son territoire. Cette nouvelle instance présidée par le maire de La Seyne-sur-Mer, a pour vocation « d’éclairer la commission communale de la laïcité créée en 2021 sur des questions qui relèvent des conditions du vivre ensemble dans les lieux de vie sociale et collective de la commune. »
Concrètement, il s’agit « d’un lieu d’échanges permettant aux différentes communautés religieuses et aux représentants des institutions locales de la ville de se connaître en s’assurant d’un respect mutuel dans le cadre des lois de la République et du principe de la laïcité. »
Ce conseil a également pour rôle « d’émettre des avis pour le compte de la commission municipale de la laïcité et assure une fonction de veille sur les conditions des pratiques et attentes des habitants, notamment sur la question des conditions d’exercice des cultes. »
Il peut en outre « proposer toute initiative permettant de faire participer les citoyens à la réflexion ».

Le 29 avril dernier, pour l’installation de ce Conseil de la laïcité, étaient ainsi réunis à l’Hôtel de Ville, au côté du maire Nathalie Bicais, de son adjoint délégué à la politique de la ville et à la laïcité Cheikh Mansour, de son adjoint délégué aux sports Daniel Martinez, et du conseiller municipal Dominique Lexa : des acteurs du milieu associatif*, Julien Orlandini, directeur de la Caisse d’allocations familiales du Var (Caf), Catherine Vogin, inspectrice de l’Éducation nationale chargée de mission Laïcité, Louis-Charles Lagarrigue, délégué à la cohésion police population, ainsi qu’un représentant de culte**.

La mise en place de ce conseil a été précédée d’une conférence donnée par Djamel Misraoui, expert du groupe SOS*** afin de « poser le cadre légal de la laïcité ». « Dans une ville plurielle comme la vôtre, il est important que nous nous retrouvions autour de ce thème. Nous devons en faire une force », analyse ce dernier. Avant de faire écho au propos de la première magistrate : « Le contexte impose la mobilisation de chacun d’entre nous. »
Lancement du Prix de l’initiative laïque seynoise
Ce premier conseil a également été l’occasion de lancer le Prix de l’initiative laïque seynoise, qui « récompensera des initiatives laïques qui devront s’ancrer dans la mémoire de l’histoire et manifester dans le présent un engagement exemplaire en faveur de la laïcité autour d’une action de sensibilisation ou de dialogue interculturel. » Les membres du conseil ont choisi, pour thème de 2024 : “Laïcité et condition féminine” parmi trois propositions de municipalité. Les deux autres étaient : “Laïcité et tolérance” et “Laïcité et sports”. Le Prix sera remis par le Conseil lors de la journée nationale de la laïcité, le 9 décembre prochain.
Cette action s’ajoute aux différentes initiatives menée sur la commune et que n’a pas manqué d’évoquer Nathalie Bicais. Elle cite par exemple : « La création du conseil municipal des jeunes, la semaine consacrée aux valeurs de la République organisée au collège Paul-Éluard, ou encore le projet de la Maefe dédié à l’expression républicaine. »