Le ciel expliqué par Antarès, à la lumière d’un film culte

« Regarder le ciel, c’est remonter le temps », aimait dire Hubert Reeves, célèbre astrophysicien émerveillé par la beauté de l’univers. Une fascination que partageait, à sa manière, Jean Pinson, professeur de mathématiques à La Seyne-sur-Mer. Dès la fin des années 1950, poussé par l’envie de comprendre le ciel et, surtout, de transmettre sa passion, il crée un club d’astronomie avec ses élèves, d’abord au collège Martini, puis au lycée Beaussier.

Les débuts : bricolage et débrouillardise

À cette époque, rien n’est simple. Il faut être inventif, bricoleur, patient. Avec l’aide de Georges Gauthier, astronome chevronné et membre de la Société Astronomique de France, l’équipe façonne elle-même ses télescopes à partir de matériaux de récupération – hublots de bateaux, pièces mécaniques issues des chantiers navals… Rien ne se perd, tout s’observe.

Une vocation qui prend de l’ampleur

En février 1961, ils sont déjà une cinquantaine d’adolescents à faire le déplacement dans le Haut-Var pour admirer une éclipse totale du soleil. Contagieux, l’enthousiasme de ce professeur remonte jusqu’au conseil municipal. En 1965, la municipalité de Toussaint Merle vote la construction d’un observatoire : Antarès est né.

Des étoiles plein les yeux

Depuis, le club n’a jamais cessé de vivre au rythme des étoiles. En 1973, douze jeunes sont emmenés en Mauritanie* pour observer “l’éclipse du siècle”, aux côtés d’astronomes du monde entier. En 1982, le club est cité dans une revue scientifique pour ses observations sur les étoiles doubles et variables. Comme le raconte Rose, l’une des plus anciennes adhérentes : « C’était une autre époque. On notait tout à la main, on développait nos photos, on participait à notre manière à la compréhension de l’univers. »

L’atelier des télescopes oubliés

Dans un atelier de l’observatoire, Gilles Blanchard restaure de vieux télescopes, dont un modèle de 1905 offert au club. Fils de la doyenne de 92 ans, il perpétue la mémoire des anciens, des ouvriers passionnés qui transformaient des déchets industriels en instruments d’observation. « Certains miroirs sont en réalité des hublots de navires, les escaliers de l’observatoire viennent des chantiers navals… Chaque pièce a son histoire. »

Un nouveau souffle tourné vers l’avenir

Avec l’arrivée de Frédéric Capolino à la présidence, le club entame une nouvelle étape de son histoire, toujours guidée par le désir de partager l’émerveillement du ciel. Chaque mois, une conférence est proposée, suivie d’une visite guidée du ciel sur le toit de l’observatoire. Et parce que la transmission reste au cœur de l’engagement d’Antarès, les scolaires y sont régulièrement accueillis. « Le club vit depuis tant d’années, c’est un trésor du patrimoine local », conclut Frédéric Capolino.

Et aujourd’hui ? Le voyage continue

Le samedi 26 avril, le club d’astronomie Antarès vous donne rendez-vous au cinéma Six N’Étoiles, à Six-Fours, pour une soirée inédite placée sous le signe de l’exploration spatiale.

Au programme : la projection du film culte Interstellar, chef-d’œuvre de Christopher Nolan, suivie d’une conférence-débat animée par les membres passionnés du club. Une occasion unique de plonger dans les mystères de l’univers : trous noirs, voyage dans le temps, espace-temps… Autant de thèmes fascinants abordés à la lumière des connaissances scientifiques actuelles.

Ouverte à tous — passionnés d’astronomie, amateurs de cinéma, enseignants, lycéens, collégiens, ou simples curieux du cosmos — cette soirée s’annonce comme un moment fort, mêlant merveille et réflexion.

Tarif unique : 6 euros. Réservation conseillée sur le site du cinéma : www.sixnetoiles.fr
Les établissements scolaires souhaitant organiser une venue collective peuvent également prendre contact avec le cinéma. Car le ciel, plus que jamais, mérite d’être partagé.
* Dans étraves, l’Office municipal de la culture et des arts de la ville édité à l’hiver 1973. Jean Pinson, racontait le voyage des élèves. Luc et César y ont joué les trouble-fête en manquant leur train. Les adolescents des années 70 étaient-ils différents de ceux de notre époque ? Peut-être pas. 
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