
C’est ce qui s’appelle un échange de bons procédés. Les apprentis de la section Sellerie générale du CFA de La Seyne-sur-Mer ont entièrement restauré les sièges, dossiers, coussins, appuie-têtes… des machines de musculation de la salle de sport municipale Delfino. Et c’est à la faveur d’un heureux concours de circonstances que s’est noué ce partenariat entre le centre de formation de la Chambre de métiers et de l’artisanat Paca et la Direction des sports de la Ville. « Certains de nos apprentis qui fréquentent la salle de sport ont suggéré que nous rénovions les bancs et autres appareils de musculation, raconte Snezana Nikolic, professeure de pratique, de technologie et d’analyse technique. J’ai donc pris contact avec la Direction des sports. »
Intérêt public
« Nous sommes toujours ravis de collaborer avec la mairie, de participer à la vie du territoire sur lequel nous sommes implantés », souligne Sylvie Revest, directrice du campus de La Seyne-sur-Mer. « Nous ne répondons pas à des commandes privées, précise-t-elle, seulement à des projets d’intérêt public. » L’an dernier, par exemple, les apprentis selliers ont restauré des fauteuils du trois-mâts Le Belem.
« La salle Delfino reçoit beaucoup de personnes, puisqu’elle accueille des activités du Centre de loisirs adultes municipal (CLAM) et associatives, indique pour sa part Daniel Martinez, adjoint délégué aux sports. Ce qui fait que son matériel se dégrade. Nous sommes donc très contents de ce partenariat qui permet de le faire durer. » « Cette salle a une histoire » tient à ajouter l’élu : « José Delfino était un culturiste seynois qui a remporté plusieurs titres. Il a créé cette salle qu’il a vendue à la Ville lorsqu’il a pris sa retraite, au début des années 2000. »
« C’est intéressant pour les élèves »

Début mars, ces futurs artisans qui suivent un cursus de 2 ans en alternance centre de formation/entreprise pour obtenir leur CAP, se sont ainsi rendus dans la salle de sport Delfino. « Chaque élève a choisi une ou deux machines », raconte Snezana Nikolic. Les apprentis se sont ensuite mis à l’ouvrage, durant une semaine dans l’atelier du campus seynois. Ils ont rénové une quinzaine d’appareils : « Lorsque les mousses étaient abîmées, elles ont été changées, et l’habillage a été refait avec un tissu enduit plastifié traité antibactérien, anti-feu et qui se nettoie facilement, explique l’enseignante. C’est intéressant pour les élèves et voir le résultat de son travail, c’est l’une des satisfactions de ce métier. »
L’occasion de valoriser un savoir-faire
« C’est un métier très vaste », indique Snezana Nikolic, professeur de pratique, de technologie et d’analyse technique. De nombreuses possibilités sont en effet offertes à l’artisan sellier, aussi bien en termes de débouchés que de conditions d’exercice. « Il y a de la demande parce que la sellerie est partout : dans tous les véhicules (autos, motos, bateaux, avions), dans les salles de spectacles, les salles de sports… On peut travailler en intérieur comme en extérieur », explique l’enseignante qui exerce sur le campus seynois depuis 18 ans. « Plus de 50 % des apprentis restent dans la sellerie, et ce pourcentage monte à plus de 60 % en ce qui concerne les stagiaires en reconversion »*, souligne-t-elle.