Les élèves architectes planchent sur La Seyne de demain

Le 26 février dernier, des élèves architectes de Luminy ont présenté à madame le maire des pistes d’aménagements pour la Ville. Une préfiguration de l’atelier workshop organisé le 1er septembre prochain.

Ambre, Margot et Hugo sont étudiants à l’Ecole nationale supérieure d’architecture de Marseille (ENSAM). Sous l’égide de Julien Montfort, maître de conférence, ils travaillent sur les problématiques d’urbanisation et de circulation dans la ville. « Nous sommes partis de la présentation par madame le maire du collier de perles sur la valorisation du littoral », explique Julien Montfort, maître de conférences et architecte DPLG. En commençant par la déviation de la circulation sur le port. Pont ou tunnel, derrière le Pont-Levant ou entre Brégaillon et le Môle d’Armement, les étudiants avaient carte blanche pour laisser libre court à leur imagination : « Les contraintes climatiques, financières et réglementaires* sont là ; mais cet exercice peut ouvrir les possibles », souligne Nathalie Bicais.

Des possibles qui leur ont également fait concevoir une digue plage équipée d’un tunnel reliant Saint-Mandrier au Mourillon : « Un système d’écluses analogue à celui de Rotterdam permettrait de réguler le trafic », explique Julien Montfort.

Au chapitre circulation, il a été rappelé que la voiture représente toujours plus de 70 % des modes, devant les transports en commun (10%) et les deux roues (5%) : « La discontinuité des pistes cyclables, comme celle des trottoirs, est l’un des chantiers sur lequel je travaille en tant que vice-président du Département », remarque Nathalie Bicais. Car c’est tout le réseau reliant zones pavillonnaires, zones d’activités et zone littorale qui est encombré par le tout-voiture : « Des alternatives peuvent être proposées, raconte Hugo, étudiant à l’ENSAM. Par exemple, une promenade piétonne de type Brazzaligne à Bordeaux pourrait relier, via la gare SNCF, le port de Brégaillon, premier port scientifique d’Europe, à la base terre de Naval Group à Ollioules ».

Dans le même esprit d’alternative à la voiture, un sentier piétonnier suivant la ligne des forts (Balaguier – Napoléon – Six-Fours) a été évoqué : « Le potentiel paysager naturel est là. Un maillage piétonnier avec des activités sportives et des parcs serait bienvenu, à l’heure où l’urbanisation anarchique empêche la création de nouveaux trottoirs le long des routes existantes ».

Concernant l’attractivité économique du centre-ville, Ambre plaide pour sa part pour une réhabilitation en fonction d’activités induites : « Le port doit développer sa polarité avec la métropole TPM. On pourrait y relocaliser des médiathèques en rez-de-chaussée, développer des espaces de co-working ou des starts-ups dans les étages, et valoriser la vue sur la rade en développant de la restauration en roof top (NDLR : sur les toits aux derniers étages) ».

En réponse au tout logement, Julien Montfort évoque alors un des moyens d’atténuer la spéculation : « Plutôt que de vendre le foncier aux plus offrants, un jury d’architectes et d’élus ouvre les terrains aux plus innovants. Cela s’est fait à Paris et à Bordeaux (NDLR : Réinventer Paris et Arcs-en-rêves) et a permis de casser cette logique ». Et le maître de conférence de l’ENSA de citer l’exemple d’Hambourg, qui a purement interdit toute nouvelle construction pour rénover l’existant.

Une centralité littorale qui devra prendre en compte les conflits d’usages : « Il s’agit de concilier les mobilités, qu’elles soient scolaires, pendulaires (NDLR : domicile – travail), logistiques (livraisons) ou de loisirs. Sans oublier les effets de la saisonnalité », précise Alexis Villemin, DGA Aménagements, ports, mobilités et énergies à la Métropole TPM.

A ce sujet, madame le maire a plaidé pour que l’expertise de la Ville et des riverains soit prise en compte dans la rénovation de la corniche de Tamaris.

* Classée en Z5, la zone entre Brégaillon et le Môle d’Armement est soumise au risque d’explosion de la Pyrotechnie et, à ce titre, ne peut recevoir d’ouvrage d’art. Par ailleurs, tout dépôt de permis de construire en zone basse doit prendre en compte les risques de submersion.
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