Les musées, c’est dès la petite enfance !

Le 24 mai dernier, la Ville, la CAF du Var et l’association Clea organisaient au Centre culturel Tisot une journée de travail sur les bénéfices de l’accès aux musées pour les structures de la Petite enfance.

Lydie Onteniente, adjointe délégué aux crèches

« L’éveil artistique est indispensable à la découverte du monde. Il est également essentiel à la construction de l’enfant et à son épanouissement ». En ouverture à cette journée de débats, Lydie Onteniente, adjointe déléguée aux crèches représentant Nathalie Bicais, maire de La Seyne, a rappelé que la Ville s’inscrivait dans la Charte nationale pour l’accueil du jeune enfant. « Cette journée est une première ici dans le Var », souligne pour sa part Paulette Séméria, présidente de l’association Clea (C’est l’enfance de l’art), dont le rôle est justement de proposer des actions pour cette charte. Sandrine Roustan, conseillère petite enfance à la CAF du Var (NDLR : qui finançait cette journée à

Paulette Séméria, présidente de l’association Clea (C’est l’enfance de l’art)

hauteur de 4 000 euros), a expliqué que l’éveil artistique, au même titre que la parentalité ou la pédagogie, « entrait dans le cadre du schéma départemental des services aux familles ».

(Au centre) Sylvie Rayna, chercheuse en psychologie de l’éducation de la petite enfance à l’Université Sorbonne Paris-Nord

Pour illustrer cette approche, Sylvie Rayna, chercheuse en psychologie de l’éducation de la petite enfance à l’Université Sorbonne Paris-Nord, a animé une présentation intitulée « Musées et tout-petits : quels acquis ? ». « La signature en 1989 du protocole interministériel entre Jack Lang, ministre de la Culture, et Hélène Dorlac, secrétaire d’État à la Famille, marque le début du soutien des actions d’éveil culturel et artistique dans les lieux d’accueil des jeunes enfants », raconte t-elle. Comme le rappelle la Charte des Villes Amies des enfants, à laquelle La Seyne adhère, « tous ont les mêmes droits, notamment dans l’accès à la beauté et à la culture ».

Car le rapport des enfants à l’art est vieux comme le monde : « On peut imaginer que les bébés préhistoriques, portés par leurs parents, pouvaient admirer les gravures rupestres, comme le font aujourd’hui les enfants au musée du Mercantour », remarque Sylvie Rayna. Depuis les premiers musées, créés fin XVIIIe en Angleterre et en France, ont surgit de multiples propositions bénéfiques pour les familles et leurs enfants : « C’est un fait, l’art et la culture humanisent. Surtout quand on sait que les tout-petits sont hypersensibles à leur environnement, que l’accès aux arts réduit les inégalités, renforce les liens familiaux et développe la créativité professionnelle », constate-t-elle avant d’ajouter qu’on a là aussi « une alternative aux écrans, particulièrement nocifs pour les tout-petits ».

Faire participer les familles, les crèches et les assistantes maternelles, tel est le parti-pris des musées Picasso d’Antibes ou Bonnard du Cannet : « Une expérimentation, sans protocole, avec, à chaque fois, des co-constructions avec des jeux, des manipulations, des rencontres sensibles… », note Sylvie Rayna. Citons également, le tapis d’éveil moiré et en velours noir de la salle Pierre Soulages au musée Fabre de Montpellier, ou encore la mise en scène de l’artiste Fanny Violeau, au museum de La Rochelle : « Cette dernière a scénographié ses œuvres. Les enfants suivent un colibri, qui s’échappe d’une des vitrines, sentent des étoiles de mer parfumées, touche des boules de fourrures devant des animaux empaillés ». Au musée Renoir de Cagnes-sur-Mer, des promenades contées s’adressent aux familles d’origine étrangère : « Le jardin et ses oliviers devient lui-même un espace muséal, la nature offrant un musée à ciel ouvert ».

Pour finir, Sylvie Rayna a cité l’exemple de Pistoia, en Toscane, capitale de la culture italienne en 2017 : « Les élèves des écoles maternelles ont exposé leurs œuvres sur les vitrines des commerces, sur le thème de la ville à travers les yeux des enfants ». Une initiative qui a largement essaimé, notamment dans la crèche de la ville : « Le hall abrite un petit musée sentimental où les parents ont déposé un objet évoquant leur enfance à Pistoia ». La petite enfance d’hier raconte sa ville à celle d’aujourd’hui. « Le patrimoine de l’humanité », estime le plasticien scénographe Antonio Catalano.

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