“Après une expérience professionnelle de 15 ans comme ingénieur en matériaux, je décide de me reconvertir et passe un diplôme de peintre en décors du patrimoine en 2021 à l’école d’Avignon. Je m’emploie le plus souvent possible à utiliser des techniques et des matières naturelles que ce soit en atelier pour des peintures sur chevalet ou pour mes peintures murales, explique Luc Hakenholz. Je confectionne mes propres peintures à la caséine, à la chaux, à la farine, à la colle de peaux, à l’émulsion à l’œuf ; j’utilise des peintures du commerce biosourcées suivant les compatibilités avec le support, mais j’utilise également de la peinture à l’huile du commerce.
Dans ma démarche j’essaie le plus possible de réfléchir aux produits que j’utilise, me rapprochant le plus possible des méthodes et techniques des maîtres anciens. Je cherche toujours à comprendre les phénomènes physico-chimiques entrant en jeu et les compatibilités entre les matières minérales, végétales ou animales, aidé en cela par mon passé d’ingénieur chimiste.
Concernant la pratique de l’art, du distingo entre artisanat et art, et de la diffusion de l’art auprès du plus grand nombre, je me sens très proche de la philosophie de William Morris.
Artiste polyvalent, Morris est surtout connu aujourd’hui en tant que membre du mouvement pictural préraphaélite, et notamment comme un des pionniers du design, arts décoratifs ou artisanat d’art, dans le cadre de l’Arts and Crafts Movement. Il ambitionnait de retrouver des gestes ancestraux et de produire de beaux objets à la portée du plus grand nombre pour améliorer la vision globale des individus. Ayant toujours à cœur l’alliance de l’esthétique et de l’utilitaire, il était convaincu comme moi même je le suis, que la satisfaction de fabriquer de ses mains du beau est au moins aussi grande que de vivre entouré de beaux objets d’art. Que cela soit dans mon travail d’artisan peintre décorateur, peintre muraliste ou peintre de chevalet, je veille que ce que je produis puisse embellir l’environnement de ceux qui verront cette production. Quelque soient les thèmes de séries d’œuvres que je produis et qui m’inspirent, (la danse et le mouvement, l’invisibilisation, la joie… ) j’ai toujours à l’esprit celui ou celle qui va regarder, que cela lui soit agréable à défaut d’être inspirant.”