De prime abord, c’est un enthousiasme infini qui la caractérise. Andréa Livache est une belle jeune maman de deux enfants, « née à La Seyne » où elle a effectué toute sa scolarité, de l’école Anatole-France au lycée Beaussier. Elle a ensuite intégré le Conservatoire de Toulon puis suivi une licence de musicologie à la Sorbonne. La Seynoise est aujourd’hui une musicienne accomplie dans deux mondes très différents : « Je suis violoniste altiste dans des orchestres professionnels ou amateurs de la région, le plus souvent à l’alto un instrument un peu méconnu, et pour les rappeurs. » Elle ajoute aussitôt : « J’aime très très fort la musique, le rap en particulier ! »
« Devant 14 000 personnes à domicile, c’était fou ! »
Andréa Livache raconte comment elle a découvert ce milieu qu’elle a immédiatement « adoré » : « J’ai été contactée par Demi Portion (Rachid Daif) il y a 10 ans, et à partir de cette scène j’ai été propulsée dans le milieu de rap indépendant. Grâce à mes contacts, j’ai pu jouer cet été avec Sniper à la Kermesse, devant 14 000 personnes. À domicile, c’était fou ! » Cet amour qui dure a toutefois de vraies raisons : « J’avais développé un syndrome de la partition, or j’ai pu prendre du plaisir sur scène parce que là j’improvisais. Je fais confiance à mon oreille, c’est ce qui m’a permis de faire de la musique mon métier. J’ai néanmoins suivi un cursus Jazz, pendant deux ans au conservatoire, pour élargir mes connaissances en improvisation. » De plus, poursuit la musicienne, « le rapport au texte est très important pour moi et les rappeurs produisent des textes engagés ». Elle confie d’ailleurs qu’elle-même a « toujours évolué dans le milieu associatif engagé ».
« Faciliter l’accès à la musique »
« L’engagement solidaire est le fil conducteur de ma vie », insiste la Seynoise, qui à 29 ans vient de franchir un nouveau pas. En septembre dernier, elle a ouvert son école sur le cours Louis-Blanc : La Maison musicale*, en lieu et place de l’ancienne boutique de chapeaux dont elle a conservé la devanture. « J’ai redécouvert le quartier, c’est un bonheur d’y travailler chaque jour. J’ai été très bien accueillie par tout le monde, lorsque j’ai aménagé les commerçants et les voisins sont venus m’aider », se réjouit Andréa Livache.
La Maison musicale accueille déjà une quinzaine d’élèves. « Ce lieu a une dimension sociale. C’est très important pour moi de démocratiser la musique, d’en faciliter l’accès. Il y a des instruments sur place, les enfants qui passent y ont libre accès, ils peuvent faire du bruit, toucher à tout, tient à souligner la musicienne. J’ai commencé à donner des cours il y a 3 ans, et je constate que ma façon de voir la musique plaît. Je fais du cas par cas, je m’adapte aux gens, je privilégie le son et la musique avant la technique, j’ai inversé le rapport : lorsqu’on favorise l’expression, la technique vient tout de suite. »