« Tous ces déchets n’iront pas dans la mer ! Nous les ramassons aussi pour nous, pour notre cadre de vie et pour donner une bonne image de notre quartier. » Mouhmed-Amin, Youssef, Wassim et Jihed ne manquent pas d’arguments à l’issue de la campagne de ramassage des déchets qui s’est déroulée ce jeudi 3 avril dans le quartier Berthe. Cette opération, qui s’inscrit dans le projet “Ici commence la mer” lancé en 2021 au collège Henri-Wallon, a été menée grâce à l’implication des éco-délégués et des élèves volontaires de 6ème et 5ème. Ce sont d’ailleurs les collégiens eux-mêmes qui en sont à l’origine : « Ils ont constaté que le sol de la cité était jonché de déchets à divers endroits, ils ont voulu s’engager », souligne Christèle Riquelme, professeure de technologie, qui avec Catherine Belloc, professeure de SVT, et Nicolas Peyret, professeur de sciences physiques, conduit le projet “Ici commence la mer” depuis sa mise en place.
Tout un programme…

« Ces actions font partie du projet d’établissement, elles sont menées dans le cadre d’un programme de sensibilisation au développement durable et au respect de la nature », précise Kérima Bartolomeo, principale du collège Henri-Wallon. Les élèves ont par exemple, entre autres interventions, nettoyé la plage des Sablettes et même participé au sauvetage d’une tortue.
Cette fois-ci, ils se sont donc concentrés sur leur quartier, en cheminant de leur établissement à la place Saint-Jean. Et ils font état d’une collecte… abondante ! « Nous avons trouvé du plastique, beaucoup de verre surtout des bouteilles de bière et d’alcool fort, beaucoup de ferraille, des cigarette électroniques, une haltère, beaucoup de polystyrène… »* Les élèves du collège Henri-Wallon n’étaient toutefois pas seuls à se mobiliser pour ce grand nettoyage.
En Rep+, « faire réseau »

Ils ont non seulement été épaulés par quatre mamans adhérentes de l’association Femme dans la cité, mais les écoliers de Lucie-Aubrac et Jean-Zay se sont également saisis de cette mission. « On a nettoyé les abords de l’école et on a trouvé beaucoup de choses », indique Marie-Christine Amet, institutrice de la classe de CE2 de l’école Jean-Zay et directrice de l’établissement qui s’est jointe à l’opération. À Lucie-Aubrac, pas moins de 10 classes se sont attachées à débarrasser l’intérieur de l’école de tout déchet.
« Sensibiliser dès le plus jeune âge permet que le geste soit répété. Sur des actions phares comme celle-ci, on peut impliquer toutes les écoles du réseau d’éducation prioritaire (Rep+), dont le collège Henri-Wallon est à la tête. L’idée est de faire réseau en s’appuyant, ici, sur l’éducation à l’environnement », explique Isabelle Bar, coordinatrice Rep+.
Développement de compétences
Ce type d’initiatives permet en outre aux adolescents d’acquérir de précieux savoir-être. La principale, Kérima Bartolomeo, raconte : « J’ai moi-même été sensibilisée par les élèves qui m’ont donné de petites astuces, comme la règle des 3R pour “Revaloriser, réutiliser, recycler”. Ils ont utilisé des termes pour attirer mon attention et pour que je retienne. Quand on voit les élèves s’approprier la démarche et la transmettre aux adultes, c’est gagné. À travers cet exercice, ils s’entraînent également à la prise de parole, apprennent à convaincre… des compétences qui ne sont pas évidentes à développer. C’est aussi un travail sur l’estime de soi car ils doivent avoir confiance en eux pour diffuser l’action. »
Nouveau grand rendez-vous le 23 mai
Toujours dans le cadre du programme d’éducation à l’environnement “Ici commence la mer”, Christèle Riquelme annonce un forum “Environnement et biodiversité” en préparation. L’événement se déroulera vendredi 23 mai au collège Wallon. « Ce forum est organisé par les éco-délégués de 4ème et 3ème et s’adressera aux classes de 6ème et aux CM2 de toutes les écoles du réseau Rep+ que nous avons invitées. Car c’est aussi une occasion de faire la liaison avant le passage au collège, explique l’enseignante. Nous avons invité de nombreux acteurs associatifs et institutionnels : Chercheurs en herbe, Aquabulles, la LPO (le collège accueille un refuge), un apiculteur*, le Sittomat, la Métropole TPM… »