Une Vierge portée par la mer
Portée par les sauveteurs de la SNSM, la statue de la Vierge a été hissée jusqu’à la chapelle, dans un geste fort de sens et de tradition. Depuis le sommet, on distinguait leur vedette, immobile dans la baie, 350 mètres plus bas. Le père Raphaël a ensuite béni la Vierge et les rivages, dans un moment empreint de foi et d’émotion. Il a formulé un vœu simple mais essentiel : qu’aucune vie ne soit perdue en mer cette année, et que la pêche soit abondante.
Un sanctuaire chargé d’histoire
Dominant la Méditerranée, la chapelle Notre-Dame du Mai n’est pas qu’un lieu de culte : construite en 1625 grâce aux dons des fidèles, elle témoigne d’une histoire bien plus ancienne encore. Dès 1352, des sentinelles veillaient déjà depuis le Cap Sicié. Une première tour fut érigée en 1589 pour surveiller les côtes et alerter la population en cas d’approche ennemie. En 1625, la foudre frappe la tour sans faire de victime — un événement perçu comme miraculeux. Une croix est alors dressée sur le site, marquant le début d’un pèlerinage populaire, devenu annuel.
Chaque 1er mai, un chemin de foi et de mémoire
Chaque année, des centaines de pèlerins gravissent les pentes du Cap Sicié pour honorer Notre-Dame du Mai. Beaucoup gardent en mémoire les moments partagés autrefois en famille ou entre voisins, lors de ces montées souvent ponctuées de pauses près de la source du Roumanian. Certains marchaient pieds nus ou glissaient des pois chiches secs dans leurs chaussures, en signe de reconnaissance pour un vœu exaucé. Il se raconte même que certains grimpaient la colline sur les genoux pour faire acte de pénitence.
Au-delà de la foi, ce pèlerinage incarne une mémoire collective. Il relie les générations, les familles, les histoires intimes et locales. Une montée hors du temps, qui continue, année après année, à faire vibrer le cœur du Cap Sicié.