1300 heures de bénévolat, un fonctionnement dynamique
L’année 2024 a été marquée par une activité intense pour le CRCN. Avec près de 1 300 heures de bénévolat consacrées aux différentes actions, sans compter le travail effectué par les membres du bureau, l’association a poursuivi son engagement pour préserver et transmettre la mémoire des chantiers navals de La Seyne-sur-Mer. Tout au long de l’année, dix réunions du conseil d’administration et du groupe de travail ont permis d’organiser les nombreuses initiatives du CRCN. En octobre, une demande de subvention de 400 € a été déposée auprès des services municipaux pour soutenir les activités de l’association.
Des projets au service de la mémoire collective
Le CRCN a participé activement aux Classes de la Navale 2024, en collaboration avec l’AMIANS et la Maison du Patrimoine, en animant 23 séances auprès des élèves. L’année s’est terminée avec la fête de la navale, un événement chargé d’émotion, rassemblant 600 élèves.
La panthéonisation de Missak Manouchian, ancien ouvrier des chantiers navals en 1924-1925, a également été honorée par le dépôt d’une gerbe devant la stèle de la Porte Principale et par une journée de commémoration avec projections et conférences.
L’association a aussi pris part au projet Archistoire, une application mobile permettant de découvrir l’histoire des chantiers navals. Coordonné par la Ville qui finance le projet et la Maison du Patrimoine, ce projet moderne et immersif devrait être finalisé en septembre 2025.
Des rencontres et échanges enrichissants
Le CRCN a multiplié les interactions avec divers publics :
- Visite de la Maison de la Construction Navale de La Ciotat, pour s’inspirer du modèle associatif local.
- Échange avec la MAEFE, mettant en relation d’anciens ouvriers des chantiers avec des jeunes de la Cité Berthe, aboutissant à un film projeté au Centre culturel Tisot.
- Rencontre avec des classes du lycée Langevin, où les élèves ont découvert l’histoire industrielle locale.
- Participation à un projet d’écriture avec le lycée Beaussier, dans le cadre du dispositif “Jeunes en librairie”.
L’association a également contribué à plusieurs initiatives culturelles, comme le projet “Poétique du Territoire”, un travail artistique sur la mémoire locale, ou encore la promotion de la brochure “L’Odyssée du Sagafjord et du Fairsky”, présentée en mairie en juin.
Un avenir tourné vers la transmission
Pour 2025, le CRCN prévoit de poursuivre son travail avec les établissements scolaires, notamment avec les collèges Paul Éluard et Bosco, ainsi que la finalisation du projet Archistoire. L’association envisage également la création d’un musée de la Navale, un projet ambitieux qui nécessitera le soutien des institutions locales et nationales.
D’autres actions marqueront l’année, comme la participation aux Journées du Patrimoine, au Forum des associations ou encore un travail d’inventaire du patrimoine industriel des chantiers navals.
Un passage de relais à la présidence
Enfin, l’assemblée générale 2024 a été marquée par le départ du président en poste depuis 13 ans : Jean-Claude Guisti. Dans un discours empreint d’émotion, il a rappelé l’importance de cette mission de mémoire et a exprimé sa confiance envers son successeur, Philippe Cogordan, pour poursuivre cette œuvre essentielle.
Voici un extrait de son discours :
« Après la douloureuse fermeture des Chantiers et une longue période de deuil qui me rendait incapable de parler de cette époque, j’ai appris l’existence du CRCN, qui, je le rappelle encore une fois, a été créé en 2009 à l’initiative de deux personnes qui ne travaillaient pas aux Chantiers, Yolande Le Gallo et Louis Vaisse. J’ai été emballé par ce projet de travail sur la mémoire des Chantiers.
Élu Président, j’ai fait de mon mieux, mais tout ce que j’ai accompli, je l’ai fait avec plaisir. Ce plaisir, je l’ai trouvé dans la réalisation de nos projets et également dans nos réunions de CA, où j’ai retrouvé avec émotion d’anciens copains du chantier, mais aussi de nouvelles et belles personnes, qui, bien que n’étant pas d’anciens des chantiers, sont passionnées par cette histoire industrielle et humaine.
J’ai retrouvé cette ambiance de camaraderie que nous avions au chantier : des échanges vifs, avec un verbe haut, parfois très haut, mais toujours dans la bonne humeur, pour faire avancer et concrétiser nos idées et nos projets, avec un socle commun de valeurs humanistes.
Pendant des années, tous les travailleurs des Chantiers ont porté l’espoir en criant du fond de leur cœur : « La navale vivra ». Hélas, nous avons échoué, tout comme La Ciotat, Dunkerque et bien d’autres avant et après nous, condamnés par avance par la désindustrialisation de notre pays.
Aujourd’hui, nous disons : « La mémoire de la navale vivra ». Espérons que, cette fois, nous gagnerons, pour toutes ces femmes et tous ces hommes qui, pendant près de 150 ans, avec un immense savoir-faire, ont réalisé de magnifiques constructions. Et pour notre belle ville de La Seyne, qui le mérite bien, je suis convaincu que le CRCN fera tout pour que cela se réalise.”
Fidèle à sa devise, le CRCN continue donc d’œuvrer pour que “la mémoire de la navale vive”, en rendant hommage aux générations qui ont façonné l’histoire industrielle et humaine de La Seyne-sur-Mer. »
