« Me voilà rassuré. Je sais dans quelles mains je place cet héritage mémoriel pour tous les Seynois ». Héritier, avec son frère Philippe, du fonds photographique de Fernand Chabert, Christophe Chabert affiche sa satisfaction. Les 30 000 clichés stockés à l’étage de son studio vont être triés, répertoriés et numérisés* par le service des Archives municipales : « Le fonds, ainsi que les droits inhérents, ont été acquis par la Ville pour la somme de 7 000 euros, sous l’égide du service interministériel des Archives de France. Cela ouvre la possibilité d’une subvention du ministère de la Culture à hauteur de 50 % », résume Marie-Claude Paganelli-Argiolas, adjointe déléguée aux archives patrimoniales et historiques. « Des combats politiques de Toussaint-Merle à la promenade rose des Sablettes en passant par les colonies de vacances en Isère, plusieurs générations de Seynois se reconnaîtront sur ces photos. Cela évoque bien des souvenirs, de l’émotion et du lien intergénérationnel », souligne Nathalie Bicais, maire de La Seyne. Une source d’Histoire et de petites histoires : « La princesse Grace Kelly et Albert de Monaco aux Sablettes, cela fait rêver. C’est un patrimoine qui s’anime et devient vivant, sous nos yeux ». Marie Claude Paganelli-Argiolas précise d’ailleurs que « ces années yéyés feront l’objet d’une exposition en septembre à la Maison du Patrimoine » : « Cette année, les Journées européennes du patrimoine sont justement placées sous le thème du patrimoine vivant. La Fête de la ville ou les colonies de vacances rappellent une époque où tous les Seynois se mélangeaient ».
* Dès fin septembre, les premiers clichés seront consultables sur https://www.archives.la-seyne.fr/
30 000 photos à traiter
Sous l’appellation « Fonds 40S », le fonds du studio Chabert a fait l’objet d’une première expertise par Alan Virot : « 60 % des clichés ont un intérêt fort à très fort, explique le responsable des Archives municipales Il s’agit des photos du Corso fleuri, de la Reine des Sablettes, de la visite de Pétain à Toulon, sans oublier les obsèques de Toussaint-Merle, les victoires sportives, les lancements de navires ou des vues aériennes », cite-t-il. L’archiviste classe ensuite 10 % des photos pour leur intérêt moyen. « Des rencontres sportives ou des travaux de voirie pour l’essentiel ». Les 30 % restants ont moins d’intérêt.
À 70 % noir et blanc, les photos se matérialisent pour moitié en tirages papier et pour moitié en négatifs. À la marge, on retrouve également des diapositives, des bobines de film et des plaques de verre. À noter que le studio Chabert a par ailleurs fait don d’un projecteur de lumière continue et de deux appareils de photographies datant des années 40 à 60.
