« La plage n’est pas seulement un levier économique estival, c’est aussi un espace public qui vit toute l’année, explique madame le maire. Depuis mon arrivée, je me bats pour qu’on arrête de réensabler la plage avec du sable de carrière, qui a un impact écologique du à la turbidité* des eaux que cela engendre. Je suis heureuse que la Métropole m’ait entendue et engage ces trois jours de test ».
Les 12, 13 et 14 janvier, cette expérimentation de “retroussement” de la plage consistait à remonter du sable situé dans l’eau, à une dizaine de mètres du rivage, pour créer des dunes de protection entre la plage et le parc Braudel. « Car il faut savoir que le parc est situé en dessous du niveau de la plage » explique Nathalie Bicais. Ce qui explique les inondations du parc par temps de largade.
Pour y remédier, chaque année la Ville dépose des blocs de béton. Nathalie Bicais espère qu’avec un retroussement efficace, il ne soit plus nécessaire à l’avenir, de déposer ces blocs pas très esthétiques. A l’aube de la belle saison, « après la saison des largades », précise madame le maire, le sable de ces dunes sera utilisé pour reformer la plage de Mar-Vivo. Un réensablement sous la forme d’un mille-feuilles : une couche de sable, une couche de posidonies et ainsi de suite.
Ces feuilles de posidonies seront prélevées sur la plage mais aussi à Saint-Elme. Concernant la plage de Mar-Vivo madame le maire précise que « d’après les études d’Océanide, le recul de la plage n’est pas dû au réchauffement climatique comme beaucoup le pensent, mais aux effets du vent, qui selon sa direction, transporte le sable vers l’Est ou vers l’Ouest ».
Pendant ces trois jours de test, ce réensablement a été encadré par des scaphandriers qui surveillent que chaque coup de pelleteuse n’endommage pas l’écosystème, et qui évaluent en temps réel comment se comporte les courants et les déplacements du sable sous l’eau.
(*) La turbidité est due à la présence dans l’eau de particules en suspension minérales ou organiques, vivantes ou détritiques, qui la rendent trouble.
Posidonies : un rempart contre l’érosion
La posidonie (espèce protégée) est une plante marine endémique de la méditerranée. Ces plantes sont regroupées en prairies appelées « herbiers ». Ceux-ci constituent un élément fondamental pour la qualité des milieux littoraux en terme de production d’oxygène, de réduction de la vitesse de la houle et des courants, de maintien des fonds sableux et de protection des ressources de pêche.
Les feuilles mortes se détachent de l’herbier et viennent s’échouer sur les plages où elles constituent des « banquettes » protégeant les plages de l’érosion, notamment lors des tempêtes hivernales, qui ont été exceptionnelles cette année.
Malgré l’aspect, au premier abord, inhospitalier, leur maintien sur la plage est un élément indispensable de la protection du littoral contre l’érosion et la perte de sable, et constitue également un signe de bonne qualité de l’eau.