Relevage d’épaves : une opération inédite par son ampleur est en cours

D’ici à fin juin 2025, 43 épaves auront été évacuées. Baptisée “Tous responsables de notre rade”, cette opération d’envergure a débuté fin février. Elle est coordonnée par la Direction des territoires et de la mer (DDTM 83) qui intervient sous l’autorité du préfet maritime de Méditerranée et du préfet du Var, en concertation avec la Métropole TPM et les communes de La Seyne-sur-Mer et Saint- Mandrier.

Lors d’une conférence de presse relative à l’opération “Tous responsables de notre rade” organisée le 28 février à La Seyne-sur-Mer, espace Grimaud, étaient présents aux côtés de madame le maire Nathalie Bicais : Joseph Minniti, adjoint délégué à la vie nautique et à la politique portuaire, Christine Sinquin, première adjointe déléguée à l’environnement et Dominique Lexa, conseiller municipal en charge de la surveillance des épaves.

C’est « une problématique historique » à laquelle les baies seynoises de Balaguier et Tamaris sont particulièrement confrontées. L’échouage des épaves en rade de Toulon est pourtant « une préoccupation majeure et constante », assure le vice-amiral d’escadre Christophe Lucas, préfet maritime de la Méditerranée. « Les épaves représentent un danger pour la navigation mais également pour l’environnement car elles peuvent présenter des risques de pollution. »

Le vice-amiral d’escadre Christophe Lucas, préfet maritime de la Méditerranée : « Cette opération de relevage est un événement important pour la protection et la préservation de l’environnement. Elle est complexe et nécessite une haute technicité. » (L’enlèvement des épaves a été confié à la société Irukoff, dans le cadre d’un marché).

Le préfet maritime de la Méditerranée annonce ainsi « une coopération qui va marquer un tournant ». Sous l’autorité conjointe du préfet maritime de la Méditerranée et du préfet du Var, une opération structurante de nettoyage de la petite rade coordonnée par la Direction des territoires et de la mer (DDTM 83) et bénéficiant du soutien financier du Fonds vert* a été lancée le 24 février dernier.

Attirer l’attention des propriétaires de bateaux

Au terme de cette opération qui sera menée jusqu’à fin juin prochain, avec la collaboration de la Métropole Toulon Provence Méditerranée, la ville de La Seyne-sur-Mer et la commune de Saint-Mandrier également fortement exposée, 43 épaves, 200 corps morts illégaux et de nombreux débris auront été évacués. S’il ne s’agit pas de la première intervention « du genre »**, précise le vice-amiral d’escadre Lucas, cette opération s’avère néanmoins, grâce aux forces mobilisées, inédite « par son ampleur ». Pour autant, souligne-t-il, « cette action n’est pas un point final mais une étape, les efforts doivent être poursuivis ».

Gilles Vincent, maire de Saint-Mandrier, vice-président de MTPM délégué à la protection de l’environnement et président du Contrat de baie participait à la conférence de presse donnée le 28 février afin d’informer les usagers de cette opération d’envergure menée dans la petite rade de Toulon.

Dans ce sens et parmi les objectifs de cette action baptisée “Tous responsables de notre rade”, celui d’amener les propriétaires de bateaux « à une prise de conscience ». « D’autant, insiste-t-il, qu’il existe une filière de déconstruction dédiée, seul le transfert reste à la charge du propriétaire. » (lire ci-après).

Philippe Mahé, préfet du Var : « Lancer une opération lourde telle le relevage de 43 épaves identifiées demande un travail de précision et collectif et coûte 640 000 euros aux contribuables français. Il n’est donc pas question de laisser cette somme non-recouvrable par des propriétaires partis dans la nature. »

« Sur des sujets tels que ceux-là, nous sommes extrêmement mobilisés, nous ne laissons pas faire », ajoute Philippe Mahé, préfet du Var. Un travail est réalisé auprès des plaisanciers pour leur rappeler la loi. »

« Depuis 2024, une véritable synergie a vu le jour entre la Commune, les services de l’État et la préfecture maritime afin d’agir en prévention de ces échouements, abonde Nathalie Bicais, maire de La Seyne-sur-Mer. Cette politique de fermeté vise notamment à lutter contre les mouillages sauvages ne respectant pas la réglementation en lançant plus régulièrement des contrôles et procédures. »

La procédure régie par le droit

Nathalie Bicais, maire de la Seyne-sur-Mer, vice-président de la Métropole Toulon Provence Méditerranée : « Notre ville est très impactée depuis des années par les échouements d’épaves. Depuis 4 ans nous prenons ce sujet à bras le corps et avons multiplié les opérations d’enlèvement dans la bande des 300 mètres au titre du pouvoir de police du Maire, en nous appuyant sur les procédures administratives menées par la DDTM et quelques fois avec l’aide technique de la Marine nationale. »

Lorsqu’une épave présente un caractère dangereux pour la navigation, la pêche ou l’environnement, l’accès à un port ou le séjour dans un port, son propriétaire a l’obligation de procéder à la récupération, à l’enlèvement, à la destruction ou à toute autre opération en vue de supprimer le caractère dangereux de cette épave.

En cas de défaillance, le propriétaire est mis en demeure de mettre fin au danger ou à l’entrave, soit par le préfet maritime soit par le préfet de département (selon l’endroit où se situe l’épave). S’il ne s’exécute pas, l’autorité compétente peut faire procéder aux opérations nécessaires, à ses frais et risques pour pallier son inaction.

« Nous arrivons à identifier une bonne partie des propriétaires », signale le préfet maritime de Méditerranée.

Déconstruction gratuite

Relevage de l’Optimus, échoué depuis plus d’un an dans la baie de Balaguier. Les autorités soupçonnent un sabordage volontaire, la coque de l’embarcation, dépouillée de ses marques d’identification, étant percée.

Une filière de déconstruction a été mise en place sous la tutelle du Ministère de la transition écologique : l’Association pour la plaisance éco-responsable (APER). Financée par une contribution prélevée par les acteurs du yachting et de la plaisance, l’APER prend en charge les frais de déconstruction dans des chantiers partenaires. Seul le coût du transfert vers ces sites revient au propriétaire de l’épave.

*Le Fonds vert créé par les ministères de l’Aménagement du territoire et de la Transition écologique est destiné à financer des projets présentés par les collectivités territoriales et leurs partenaires publics ou privés dans trois domaines : performance environnementale, adaptation du territoire au changement climatique et amélioration du cadre de vie.
**Sur les seules deux dernières années, MTPM a investi plus de 160 000 euros pour traiter une quarantaine d’épaves de navires. Depuis 2020, la Ville de La Seyne-sur-Mer consacre, chaque année, entre 10 000 et 30 000 euros à ces opérations.

 

Intervention nécessitant un important dispositif, ce mardi 4 mars sur la corniche de Tamaris

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