« Notre volonté est de faire comprendre qu’une dynamique est engagée sur le projet, certes un peu long et un peu lourd, du centre-ville », indique en introduction le maire de La Seyne-sur-Mer. Nathalie Bicais* s’est entretenue, ce jeudi 6 mai, avec l’équipe qui mènera à bien une nouvelle étape du NPNRU (Nouveau programme national de renouvellement urbain)**. À savoir le réaménagement de l’espace public « du centre historique, le petit cœur battant du centre-ville », précise la première magistrate. Pour mémoire, c’est la Sagep, missionnée par la Métropole Toulon Provence Méditerranée (suite à une convention avec la Ville) qui est chargée de mettre en œuvre le vaste plan de réhabilitation du centre-ville. Ce, en actionnant tous les leviers, c’est-à-dire en traitant l’habitat, le développement économique et l’espace public. Et c’est donc pour agir sur ce dernier volet que la société d’aménagement et de gestion publique a retenu le groupement porté par l’agence de paysage teM. Lequel comprend l’Adéus (Agence d’études urbaines et sociales) et le collectif La Rallonge.
« Confronter les usages »
« L’idée est de rendre le centre-ville attractif et plus convivial afin de faire en sorte que les gens s’y sentent à l’aise », explique Agathe Savary, directrice du renouvellement urbain à la Sagep. Et si le groupement porté par teM a fait la différence parmi les candidats qui ont eu a répondre à un cahier des charges très précis, c’est par « la qualité de son offre au niveau technique », indique Agathe Savary. « Nous cherchions un très bon paysagiste pour aller au-delà de l’aménagement classique, poursuit-elle. Il faut que nous soyons opérationnels et inventifs. » Cette nouvelle étape intervenant dans la continuité des expertises déjà réalisées : concertations pour la médiathèque en lieu et place de l’ex-crèche Josette-Vincent, repérage des îlots de chaleur par le Cerema, marches exploratoires sur la thématique de la lutte contre la harcèlement de rue…
« Il ne suffit pas de poser des jardinières, il faut créer un environnement, des ambiances rafraîchissantes, des lieux de vie », souligne Nathalie Bicais. Et cela passe notamment, fait-t-elle observer, par « un temps de préfiguration pour confronter les usages ».
C’est pourquoi la proposition comporte une dimension de sociologie urbaine qui s’appuie sur une « une approche de contact ». La démarche de « concertation directe » sera ainsi conduite sous la forme d’ateliers, balades urbaines, bureaux de rue…
« Un calendrier ambitieux »
« Les premières conclusions » seront rendues dès ce mois de juillet, ce qui permettra de dégager « un schéma directeur ». Ainsi, « les premiers scénarios d’interventions » devraient pouvoir être présentés en septembre prochain. Les études préalables seront menées en parallèle, ce qui permet d’envisager une livraison des aménagements définitifs en octobre 2026. Des aménagements transitoires, réalisés dans l’intervalle, préfigureront toutefois ces derniers, bien avant cette date.
« Le calendrier est ambitieux, nous nous adapterons, assure Éric Giroud, paysagiste concepteur DLPG de l’agence teM. Notre équipe est pluridisciplinaire et nous sommes heureux de travailler avec le vivant au sens large, et pas seulement sur le paysage urbain. » Il indique que le collectif La Rallonge interviendra sur « le design actif ». Il lui revient en effet « d’organiser et formaliser le programme d’actions qui se mettront en place ».
« Nous accordons une attention particulière à la question du processus, qui selon nous est aussi importante que le projet en lui-même », ajoute Maxence Moreteau, de l’Adéus. En d’autres termes, explique-t-il, il s’agit à travers « une démarche de collaboration avec les habitants, les commerçants… » de « redonner une voix à des gens qui sont invisibilisés, recréer de la citoyenneté et redonner confiance en l’action publique ». Et le sociologue urbain de conclure : « Un espace public, c’est la terrasse ou le jardin de ceux qui n’en ont pas. »