39 millions d’€, c’est le montant de la requalification globale et de la mise en valeur d’une des plus belles corniches du Var. Le projet a été une nouvelle fois présenté par Nathalie Bicais, maire de La Seyne-sur-Mer, vendredi 4 avril dernier au casino Joa, en compagnie de Vincent Chéry, adjoint au directeur des services techniques de TPM. La salle était comble avec 500 personnes (200 personnes n’ont pu rentrer), d’autant qu’on « attend ce projet depuis 1937, assurait le maire en préambule de sa présentation. C’est désormais un projet complet qui réhabilite l’image de cette corniche unique au monde ».
L’histoire

▪ 1884 : inauguration de la corniche Tamaris réalisée dans le cadre de la réalisation de « Tamaris », une station balnéaire hivernale créée par Marius Michel de Pierredon, dit Michel « Pacha », un titre honorifique qui lui a été décerné par le sultan Abdülhamid II en 1879 après qu’il a modernisé les phares et balises d’une grande partie des côtes de l’Empire ottoman.
▪ 1888 : inauguration de la station balnéaire des Sablettes, créée aussi par Michel Pacha
▪ 1937 : élargissement de la Corniche
▪ 1952 – 1962 : la chaussée est dégradée par les essais de chars d’assaut construits aux chantiers navals
▪ 1962 – 1964 : réfection de la chaussée et du mur parapet
Pourquoi ces travaux ?
▪ D’un point de vue technique, le mur parapet et la chaussée présentent un risque d’affaissement. Les réseaux, en cours de rénovation, doivent être repris pour ne pas influer sur la qualité des eaux de la baie et, notamment pour préserver l’activité aquacole.
▪ D’un point de vue patrimonial car « cette requalification est essentielle pour la préservation du site, assurait Vincent Chéry, adjoint au directeur des services techniques de TPM. On ne peut se contenter d’un enrobé en s’inscrivant dans la durabilité. »
▪ D’un point de vue légal enfin, car le projet doit inclure le Plan de Déplacement Urbain (voté en 2015 par la Métropole), le zéro remblai en mer, le risque de submersion marine, les impératifs dus aux Sites patrimoniaux remarquables, les contraintes environnementales, la loi sur l’eau et, la sécurité des usagers. « De plus, ajoute Vincent Chéry, la LOM(*) s’impose sur toutes les voiries dès lors qu’elles sont requalifiées ».
Les futurs aménagements
▪ 4,5 km complètement réhabilités
▪ 10 espaces publics aménagés (parcs, squares, esplanades, …) : une placette à hauteur de la Sylvacanne, restauration de la zone humide du Croûton, un quai promenade à l’embarcadère Mistral, réhabilitation du port du Manteau, création d’un théâtre de la mer sur l’esplanade Sébille (voir l’image en haut à droite du visuel ci-dessus), réaménagement et mise en valeur du parvis du fort Balaguier et du pré aux bateaux, mise en valeur des plagettes et de la promenade de bord de mer de l’anse Balaguier, reprise et mise en valeur du quai des Douaniers pour proposer un espace de détente et de contemplation sur la rade
▪ Création d’une promenade exceptionnelle et unique sur l’eau grâce à des pontons en bois (voir visuel ci-contre)
▪ Mise en valeur du patrimoine historique et naturel (terrestre et maritime)
▪ Place donnée aux différents usages (piétons, vélos, bus, voitures, …)
▪ Mise en place d’un mobilier urbain personnalisé et adapté à l’architecture
Et la circulation ?
Même si le sens du futur sens unique n’est pas définitivement établi, et pour répondre aux questions légitimes sur l’afflux de circulation induit par cette mise en sens unique d’une partie de la corniche, Nathalie Bicais tenait à signaler que « les travaux d’élargissement de l’avenue Henri-Guillaume se terminent (voir photo ci-contre). Cette voie est destinée à accueillir l’essentiel du flux Nord/Sud et inversement. La corniche est devenue un périphérique. Ce sont les routes départementales et le réseau primaire qui sont sensés relier notre commune et celle de Saint-Mandrier ». Livraison prévue : début 2026.
Retard de 9 mois
Une livraison de l’avenue Henri-Guillaume qui devrait coïncider avec le début des travaux de la corniche. Car le chantier démarrera avec un petit retard de 9 mois. Le temps nécessaire pour réaliser une dernière étude environnementale “quatre saisons”. « Elle nous est demandée par la Direction départementale des territoires et de la mer du Var, conclut Nathalie Bicais. Après, nous lancerons l’enquête publique de quatre mois (NDLR : juin et juillet 2026). Nous mettrons ce délai à profit pour lancer une étude supplémentaire de circulation ».
Si les délais pour ces dernières études sont respectés, le chantier de réhabilitation de la corniche pourrait démarrer au deuxième semestre 2026 par la phase Nord. Celui de la phase Sud devrait, si tout va bien, démarrer en 2028, pour une livraison définitive en 2029.