« Beaucoup de personnes en situation de handicap veulent travailler mais l’accès au monde du travail leur est difficile », explique Jean-Marc Bonifay, président fondateur de l’association Autisme Paca, autiste lui-même et père d’un adulte autiste. Et toujours est-il, selon lui, que : « La problématique est là, le message ne passe pas, il y a des freins au niveau des mentalités. » Or, martèle-t-il, « les autistes peuvent travailler ». Et des aides et des lois sont prévues pour favoriser leur inclusion. Mais elles ne sont ni assez visibles ni assez lisibles. D’où l’idée d’organiser à La Seyne-sur-Mer, avec le soutien de la Ville et du Rotary-club La Seyne-Saint-Mandrier, ce premier congrès Autisme, emploi et formation, dont l’intérêt a pu se mesurer au nombre de participants. La salle de spectacle du casino Joa, où la rencontre se tenait ce lundi 13 juin, était en effet remplie. Autisme Paca a en outre édité à cette occasion, et en partenariat avec le Groupe d’expertise comptable et conseil SERCCA, une brochure « pour faire connaître les dispositifs aux employeurs et aux experts comptables », souligne Jean-Marc Bonifay*.
Il s’agissait également, lors de ce grand rendez-vous inédit, « de faire en sorte que les acteurs, qui sont d’une grande diversité, se rencontrent », poursuit Sandrine Bonjardini, référente régionale Autisme-Santé mentale de l’Agence régionale de santé (ARS). D’autant, ajoute-t-elle, qu’« il n’y a pas tant d’occasions que ça ». Mais, « le vrai enjeu », selon elle, reste de « sortir des clichés, car les personnes autistes ont des talents, des aptitudes et des compétences ».
Sécuriser le parcours professionnel
L’insertion des personnes handicapées, et par conséquent l’accès à « leur pleine citoyenneté » passe en outre, fait observer Laure Albertini, conseillère en politiques inclusives de la délégation interministérielle à l’autisme et aux TND (troubles du neurodéveloppement)**, par une sécurisation de leur parcours professionnel : « Des dispositifs existent, aussi bien pour accompagner le salarié autiste que son employeur », précise-t-elle. L’objectif étant de « maintenir la personne dans l’emploi ».
Pour aborder toutes ces questions, une douzaine d’intervenants d’horizons divers, institutionnel, associatif, juridique… mais quasiment tous spécialisés dans les secteurs de l’insertion sociale et professionnelle des personnes en situation de handicap ont tour à tour pris la parole***. Et les échanges se sont été clôturés sur une représentation de la troupe L’Aspitrerie.