« Souvenons-nous »

Dimanche 18 juillet, Journée nationale à la mémoire des victimes des crimes racistes et antisémites de l’État français et d’hommage aux Justes de France, une cérémonie était organisée quai Capitaine de vaisseau Tailliez, au parc de la Navale.

S’il est une page funeste de l’Histoire, c’est celle marquée par la plus grande arrestation massive de Juifs réalisée en France pendant la Seconde Guerre mondiale, la Rafle du Vél’ d’Hiv, les 16 et 17 juillet 1942. Ce dimanche 18 juillet, Journée nationale à la mémoire des victimes des crimes racistes et antisémites de l’État français et d’hommage aux Justes de France, une cérémonie était organisée devant la stèle dédiée à ces derniers, quai Tailliez, au parc de la Navale. La cérémonie a été ouverte par Christian Durand, président du Souvenir Français, avant la lecture d’un texte par des jeunes participants aux activités proposées par le service Jeunesse de la Ville. La parole a ensuite été donnée à Serge Coen, délégué régional du Comité français pour Yad Vashem*.

Serge Coen appelant dans son allocution au devoir de mémoire : « Souvenons-nous. Après avoir capitulé devant l’Allemagne nazie, la France traverse une des pires périodes de son histoire. Dès 1940, au nom d’un antisémitisme d’État, le régime de Vichy promulgue des lois d’exception excluant les Juifs de toute vie sociale et professionnelle. A partir de l’été 42, ce même pouvoir, vassal de l’occupant allemand, arrête des milliers de Juifs promis à la déportation et à l’extermination. Agissent alors des collaborateurs qui dénoncent les Juifs, participent à leur fichage et aux rafles. La machine infernale nazie ainsi secondée enverra des dizaines de milliers d’hommes, de femmes, de vieillards et d’enfants dans les camps de la mort. Sur 320 000 Français juifs, 76 000, dont 11 400 enfants, furent déportés. Seules 2 550 personnes revinrent, et aucun enfant ne se trouvait parmi elles. »

« Une autre France »

Le représentant de Yad Vashem se souvient encore que « dans ce contexte de terreur et de délation, une autre France est émue et choquée que des policiers et des gendarmes français participent à cette barbarie. Il s’opère alors, poursuit-il, un tournant dans l’opinion, lorsque Monseigneur Jules Saliège, Archevêque de Toulouse a la force et le courage, à l’âge de 72 ans, de dire dans sa cathédrale, le 23 août 1942 : “Les Juifs sont des hommes, les Juifs sont des femmes, tout n’est pas permis contre eux” ». Une « prise de conscience salutaire » qui permettra à la France de protéger un grand nombre des Français juifs » : « Cela a été possible grâce à des hommes et des femmes qui, au lieu de détourner le regard devant l’ignominie, se sont mis en grand danger, eux et leur famille, certains y laissant d’ailleurs la vie. »

« Éviter de nouvelles tragédie »

« Certains disent que tout cela c’est du passé, et qu’il faut tourner la page. Mais lorsqu’on ignore le passé, la page suivante risque d’être semblable à celle que l’on quitte, ou peut-être pire », ajoute Serge Coen, nous engageant à la vigilance : « Lorsque les forces vives de la République sont menacées, lorsque nos références morales s’affaiblissent, l’audience des discours populistes se renforce, surtout en période d’incertitudes sociétales. » Il souligne ainsi, qu’avant la Seconde Guerre mondiale, « les vecteurs technologiques étaient la radio et le cinéma », pour faire écho à notre époque : « Aujourd’hui, les réseaux sociaux sont un outil à grande échelle extraordinairement efficace pour propager la violence et les idéologies extrémistes. Sur Internet, des messages bien ciblés peuvent tout déclencher, et cette stratégie de communication, souvent anonyme fait des ravages. » Aussi, « la connaissance de ces mécanismes destructeurs est essentielle pour les combattre, et éviter de nouvelles tragédies de l’Histoire en renforçant notre résilience. »

Gérard Beccaria, adjoint délégué aux anciens combattants représentant madame le maire Nathalie Bicais, a ensuite lu le message de Geneviève Darrieussecq, ministre déléguée auprès de la ministre des Armées, chargée de la mémoire et des anciens combattants. Au nom de la population seynoise, une gerbe a été déposée par Gérard Beccaria, Serge Coen, et Jean Huillet, fils du Juste Roland Huillet. La municipalité était également représentée par Dominique Baviera, adjoint délégué à la culture et Véronique Leportois, adjointe déléguée aux affaires sociales

*Serge Coen représente, dans la région, le Comité français pour Yad Vashem, « une association laïque et républicaine », précise-t-il. L’Institut Yad Vashem à Jérusalem a une triple mission : Perpétuer le souvenir des six millions de Juifs assassinés par les Nazis et leurs collaborateurs ; Rendre hommage aux civils non juifs qui vinrent en aide et sauvèrent des Juifs, en leur décernant le titre de ”Justes parmi les Nations”, plus haute distinction civile de l’État d’Israël ; Transmettre cette page d’histoire aux nouvelles générations, pour qu’elle leur serve de « balise d’avertissement contre l’antisémitisme, le racisme et les génocides à travers le monde ».

Retour en image sur la cérémonie, à laquelle participait également les musiciens de La Philharmonique et La Clique

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