« Quand j’ai vu Noah jouer, j’ai décidé de concrétiser le projet ! » Dotée d’une motivation à toute épreuve, Noémie Ogno a conçu, de A à Z, un outil inédit d’apprentissage de l’autonomie, adapté aux enfants souffrant de déficiences intellectuelles. Aujourd’hui âgée de 25 ans, la Seynoise qui, après avoir fréquenté le lycée Beaussier, est entrée en BTS Design de produits à La Grande Tourrache (La Garde), revient sur la genèse de “Super Co-quotidien” : « Mon sujet de mémoire était ce jeu. Je voulais m’orienter vers du design social et j’étais touchée par les enfants atteints de troubles cognitifs. Mais je ne connaissais pas le sujet. » Noémie Ogno décide alors de mener « une grosse enquête » qui lui permettra, non seulement de « bien cerner le public et d’identifier ses besoins », mais aussi de « découvrir qu’aucun jeu n’existait pour lui ». Or, elle en est convaincue : « Tous les enfants apprennent par le jeu ». L’étudiante s’immerge donc, chaque semaine, dans des structures spécialisées (accueil de jour, école). « J’ai aussi interrogé les parents, intégré tous les groupes Facebook », raconte-telle. Je voyais ainsi quelles étaient les problématiques rencontrées au quotidien. »
Son diplôme obtenu en 2019, Noémie Ogno fonde, en 2022, la société JeuNoh afin de se consacrer « à 100% » à son projet. Elle constitue un conseil scientifique et continue de travailler en institut médico-éducatif. Elle fait tester le jeu « en situation réelle » et le soumet à l’échelle de référence évaluant le niveau d’autonomie et d’adaptation (Vineland-2). « C’est un jeu modulable et adapté à tous les âges cognitifs, souligne-t-elle. L’idée, c’est de ne pas mettre l’enfant en difficulté. »
Pour incarner les « super copains du quotidien », Noémie Ogno s’est inspirée de Noah, Lou, Jules et Zoé, quatre enfants qu’elle a rencontrés : « On va retrouver les personnages dans les cartes et évoluer avec eux dans la maison. » Le jeu de plateau représente les principales pièces d’une habitation et comprend 126 cartes pour appréhender hygiène, habillage, politesse, dangers… « On peut faire des extensions et décliner le jeu, sur le même principe, autour du sport et des activités physiques, de la nutrition, du corps humain, etc. », précise la jeune entrepreneuse… « déjà repartie sur la suite » !
