Polypes sessiles, polypes pédiculés, ces excroissances présentes dans le côlon peuvent s’avérer malignes : « Huit fois sur dix, pour les personnes de 50 à 75 ans sans antécédents familiaux, le cancer colorectal apparaît dans un contexte de polypes », relève Michel Resbeut, président de la Ligue contre le cancer du Var. Les Seynois de cette tranche d’âge ont reçu un courrier à présenter à leur médecin traitant : « Dans 10% des cas, ce dernier prescrit une colioscopie, les autres reçoivent un kit gratuit de dépistage, à renouveler tous les deux ans », explique Pierre-Henri Hugonenq, chargé de mission au Centre régional de coordination des dépistages de cancers (CRDC, ex Isis 83*). Un kit simplifié puisqu’il consiste en un prélèvement de selles à renvoyer dans une enveloppe pré-payée : « Il s’agit d’y repérer d’éventuels micro-saignements de polypes, signes de lésions pré-cancéreuses. On estime à 100 le nombre de cancers ainsi évités chaque année dans le Var », poursuit-il. On procède en effet, le cas échéant, à leur ablation lors d’une colioscopie, effectuée en ambulatoire à la clinique ou à l’hôpital.
Aujourd’hui en France, plus de 17 000 personnes décèdent chaque année d’un cancer du côlon. C’est cinq fois plus que les accidentés de la route. L’alimentation (trop riche en viandes rouges et en calories, pauvre en fibres alimentaires et en fruits et légumes) comme la sédentarité concourent à son développement. « Comme pour les cancers du sein, de la prostate, ou pour les maladies cardio-vasculaires, il s’agit d’une maladie de pays riches », observe Michel Resbeut, par ailleurs cancérologue au département radiothérapie de l’Institut Paoli-Calmette.