Depuis 1900, date de son inauguration, l’Institut de biologie marine Michel Pacha surplombe la corniche de Tamaris et fait rêver les passants. La bâtisse, oeuvre maîtresse de Michel Page, est devenue avec le temps un monument emblématique du patrimoine Seynois. Appartenant à l’Université Claude Bernard Lyon 1 suite à un leg, elle reste portes closes à partir de 2008 pour les universitaires. Seuls les chercheurs du CNRS continuent d’occuper les locaux avec le projet Antares. Avec les années, l’Institut tombe en décrépitude et les chiffres qui permettraient de rendre sa splendeur au lieu donnent le vertige. Dans les années 2000, les héritiers de Michel Pacha en profitent pour essayer de récupérer le bien devant les tribunaux. Ils sont déboutés en 2018. Depuis, l’Université de Lyon, la Ville de La Seyne-sur-Mer, la Métropole TPM, le Département du Var, la Région sud et l’Université de Toulon semblaient avoir trouvé, par le biais d’un partenariat, une nouvelle raison d’être pour la demeure à la façade de style mauresque, à savoir : un futur centre international de séminaires. Restait encore quelques financements à trouver.
“Il faut préserver le patrimoine bâti”
Depuis mars dernier, la nouvelle est tombée. L’institut a été retenu parmi 18 autres sites de France comme « projet emblématique 2023 de la Région Sud par la mission Stéphane Bern pour la sauvegarde du patrimoine en péril. » Les plusieurs centaines de milliers d’euros qui ont été reversés sont issus du Loto du Patrimoine. Pendant la remise du chèque, Nathalie Bicais, maire de La Seyne, a mentionné “le long chemin parcouru” tout en souhaitant à chacun de “profiter de cette nouvelle étape”. Si la réhabilitation ne devrait pas tarder à commencer, le bâtiment deviendra bientôt “un établissement au rayonnement scientifique international dont tout le monde pourra profiter”. La première magistrate a également insisté sur le fait que la commune avait oeuvré, depuis le début de son mandat, à la préservation du patrimoine bâti en rappelant la nouvelle vocation du Fort Balaguier, devenu un musée de la plongée sous-marine, et en mentionnant la Bourse du Travail, en centre ville, qui a été réhabilitée. Le président de l’Université, lui, s’est félicité de pouvoir construire “un nouveau bâtiment qui accueillera des grands congrès nationaux et internationaux avec la possibilité de suivre et de participer à distance à des rencontres scientifiques du plus haut niveau, limitant ainsi les déplacements et leur empreinte environnementale, grâce à des équipements numériques de pointe.”
Une visite guidée pleine de découvertes.
Après la remise de chèque acclamée par l’assistance, les visites guidées au coeur des lieux se sont poursuivies toute la journée durant. Si les curieux ont pu découvrir une grande bibliothèque, dans une pièce principale, offerte par les frères Lumières, ils se sont aussi extasiés devant la minutie des décorations de la cheminée. Véronique Woods, architecte du patrimoine, a également confié quelques anecdotes techniques aux intéressés. Ainsi, ces derniers ont pu apprendre que c’est grâce à la construction d’un vide sanitaire ventilé, bâti au début du XIXe siècle et situé sous la demeure que cette dernière ne s’affaisse pas. De même que, construite à une autre époque, l’Institut ne respecte pas “la norme submersion marine”. Des aménagements seront donc à faire pour que le bâtiment soit protégé au fil des années.
Il est toujours possible de participer à la rénovation du bâtiment par le biais d’un don en cliquant ici : https://www.fondation-patrimoine.org/les-projets/institut-de-biologie-marine-michel-pacha-a-la-seyne-sur-mer