Il remplace le Raymond Croze qui opérait en Méditerranée, en Mer Rouge et en Mer Noire depuis 1984. Pareillement spécialisé dans la maintenance des câbles télécoms sous-marins, le Sophie Germain (NDLR : construit au Sri-Lanka) a l’avantage d’allier puissance et sobriété puisqu’il émet 20 % de CO2 et 80 % d’oxyde d’azote en moins. « Il s’agit toujours d’être prêts à appareiller dans les 24 heures, sept jours sur sept », souligne Didier Dillard, PDG d’Orange Marine et d’Elettra. Un bâtiment complémentaire des grosses unités de pose transocéaniques, des navires moyens ou encore des navires cartographiques : « A son bord, un ROV (robot sous-marin) dernière génération, conçu à Fuveau, permet d’ensouiller les câbles jusqu’à 3 000 mètres de profondeur », précise Didier Dillard. Par ailleurs, le Sophie Germain dispose d’une cuve tournante stockant des longueurs conséquentes de câbles : « Le moyen de se positionner aussi sur le marché des câbles énergie, en plein essor avec l’éolien off-shore », signale-t-il.
« 99 % des liaisons Internet empruntent des lignes sous-marines », rappelle pour sa part la directrice générale d’Orange, Chrystel Heydeman. Autant dire que les 486 câbles sous-marins, courant sur 1,3 million de kilomètres, constituent un défi stratégique pour la souveraineté des territoires : « En 5 ans, le trafic Internet a été multiplié par dix. L’expertise d’Orange à travers 286 pays est à consolider au quotidien. Les GAFAM (Google, Amazon, Facebook, Apple, Microsoft), qui totalisent 55 % du trafic mondial, sont tour à tour nos clients, nos partenaires et nos concurrents*. Il s’agit de garder le leadership. »
* Entre 2010 et 2022, les GAFAM sont devenus propriétaires de 70 % de la flotte mondiale de navires câbliers.
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« Une réussite industrielle à La Seyne »
Conviée à intervenir lors de l’inauguration, Nathalie Bicais, maire de La Seyne, a commencé par souligner l’héritage trop souvent galvaudé des femmes de science : « La pugnacité de Sophie Germain, mathématicienne*, en fait un modèle d’inspiration. Baptiser ce navire de son nom est une véritable fierté pour les Seynois. Ils disposent d’ailleurs avec Brégaillon du premier port scientifique d’Europe, qui abrite la base d’Orange Marine, mais aussi les CNIM, le bassin Océanide First, Ifremer et les bureaux du CNRS recueillant les données du nouveau télescope à neutrinos MEUST** (Mediterranean Eurocentre for Underwater Sciences and Technologies). Je sais tout l’engagement de l’État qui investit, via France 2030, dans 1 752 projets innovants*** ». Nathalie Bicais a enfin rappelé que c’est depuis Les Sablettes que le câble SEA-ME-WE 5 (South East Asia – Middle East – Western Europe) relie, via 17 pays, la France à Singapour : « Nous avons entre nos mains tous les éléments de réussite industrielle. En tant que maire, j’ai à coeur que les Seynois en soient conscients », relève-t-elle.
