Au cours de vos promenades en centre-ville, sur le port, au fort Balaguier ou à Mar Vivo, vous avez peut-être croisé Jacques Servières, debout devant son chevalet, son inséparable bicyclette à ses côtés.
Arrivé il y a un peu plus de deux ans à La Seyne, il peint sans relâche les paysages et les rues de notre ville qu’il a adoptée pour sa retraite. Ici, il a trouvé une lumière et des couleurs qu’il aime représenter, en se fondant dans le décor pour illustrer des parcelles de patrimoine, qui prennent, grâce à ses pinceaux, la forme de pochades.
Son empreinte en région parisienne
Jacques Servières travaillait pour l’Éducation nationale en tant que rééducateur en psychomotricité : il avait pour mission d’accompagner des enfants présentant des difficultés comportementales vers 
une meilleure assimilation des règles et des contraintes nécessaires à l’apprentissage. La discipline, qu’il a pratiquée toute sa vie professionnelle, est un de ses secrets pour accomplir un travail artistique de grande ampleur. Ainsi, les mercredis, les week-ends et les vacances scolaires durant presque 30 ans, il s’est consacré avec rigueur à la réalisation d’une quarantaine d’œuvres monumentales dans le jardin de sculptures de la Dhuys, en bord de Marne (sur la même commune que le géant Disneyland), quelles que soient les conditions météo.
Des voyages et des dessins
Quand il ne sculpte pas, Jacques Servières aime découvrir le monde et remplir des carnets de croquis, reportages graphiques effectués dans de nombreuses Alliances françaises sur tous les continents. Il se place alors au milieu de la population locale, dans les rues et les marchés et dessine ce qui l’entoure. Il échange avec les gens et suscite la curiosité. C’est en croquant ces nouveaux environnements qu’il s’approprie le patrimoine d’un lieu, en se plaçant à la fois comme spectateur et reporteur.
Peindre La Seyne-sur-Mer
Après tant d’années à travailler la pierre, pour ménager ses bras usés par les coups répétés, Jacques Servières choisit de se consacrer entièrement à la peinture, qu’il pratique depuis longtemps et qui lui apporte tout autant de bonheur avec moins de douleurs physiques. La crise sanitaire lui permet de sauter le pas et de venir à La Seyne-sur-Mer, qu’il connaît déjà car il y venait souvent en vacances chez un ami, professeur d’Histoire au lycée Langevin. Son caractère dynamique et joyeux, son attirail de peintre chargé sur sa bicyclette, son côté iconoclaste et son humour suscitent la sympathie.
Cette exposition propose une sélection de ses travaux – grands formats d’atelier en huile sur Canson (150 x100) à partir des huiles peintes en direct (50 x 70) – dont l’objet est le centre-ville – car c’est ici, sur la place Bourradet, devant la Maison du patrimoine, où il a peint tous les jours plusieurs mois durant l’année 2022, que nous l’avons rencontré et que l’idée est née de proposer au public de voir son travail.
