Vincent Muraour à la galerie de l’office

Le 21 avril dernier, la galerie de l’office accueillait le vernissage de Vincent Muraour, en présence de l’adjointe à la culture, Dominique Baviera. Des toiles à découvrir jusqu’au 14 mai.

À Combustion lente Pour Vincent Muraour

Les images surgissaient de toi dans le secret de ton atelier

Mes mots étaient rares

Je m’y employais

Les phares étaient nombreux

qui éclairent mais n’éblouissent pas

D’autres les ont rejoints depuis, innombrables

et éclairent la vie comme je ne pensais qu’on pourrait un jour l’éclairer

Ils invoquent les fantômes, les chemins à suivre, les périls à fuir

Les affrontent, parfois, sans le dire

Neil nous l’avait sermonné, il vaut mieux se consumer rapidement que s’éteindre doucement

Nous l’avons écouté (combien de fois) mais duré, malgré nous

Oviri ! Oviri ! Oviri ! 

Nous aurions pu chercher ailleurs ce qui se tenait autour de nous

et indolents s’échouer sur des rivages de granit étranges

Ce monde est perdu dans le temps maintenant

mais il reste en nous, comme nous étions en lui.

Tu as déversé le sable des plages et l’air de la nuit sur ton papier

Je notais des fragments sur des carnets pour les assembler

Quel était le secret ?

Où est la source ?

Tout le monde sait

mais se tait

Chacun pense

que c’est ridicule

Croit que ça n’intéresse personne

(La banalité de l’art)

En avoir conscience est d’une incroyable force.

Pasolini dit que nous avons été laminés par l’infâme machine

Comment le dédire ?

Mais la machine a réactivé en nous d’autres ressorts et d’autres programmes

A recouvert le monde d’une nouvelle pellicule

Une autre humanité mais une humanité quand même

Nous ne pouvons nier que cette course nous verra un jour essoufflés

Avons nous explosé ou nous sommes nous reconstitués ?

La sagesse, les sentiments, la chair est là, il faut savoir les remodeler.

Ça ne le gênait pas de jouer au calcio

Pourquoi aurions nous hésité à nous emparer du rock ?

Pour éclairer la création d’une autre étincelle

Solennels, absents, raisonnables, nous serions morts.

J’aimerais qu’on ne sache me définir.

Non ils ne sauront me définir.

Tous mes textes en autoportraits

Et toutes tes œuvres en autoportraits

Des centaines, des milliers,

le nombre grandit chaque jour.

Je revisite trente années

Mes irruptions irrégulières, ta création ininterrompue

Quelques kilomètres entre nous

Mes textes d’alors sont nimbés d’une gloire éteinte qui n’a trompé que moi

Ta foi en l’image n’a pas fléchi

Leur vérité reste puissante et insaisissable.

Tes tableaux crient dans le silence.

Hervé Lucien Avril 2022 (état temporaire)
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