L’Institut Michel-Pacha, lauréat régional de la “Mission Bern” de la fondation du Patrimoine !

L’institut de biologie marine Michel-Pacha de La Seyne-sur-Mer est retenu, parmi 18 sites de France, comme Projet emblématique 2023 de la Région Sud par la “mission Stéphane Bern” pour la sauvegarde du patrimoine en péril”. L’établissement, dont le propriétaire est l’Université Claude Bernard Lyon 1, bénéficiera ainsi d’une dotation issue du Loto du patrimoine. Et d’une belle notoriété.

La nouvelle a été dévoilée ce jeudi 16 mars à 18 heures par la ministre de la Culture, Rima Abdul Malak. L’Institut de biologie marine Michel-Pacha fait partie des 18 sites emblématiques retenus pour l’édition 2023 de la “Mission Patrimoine pour la sauvegarde du patrimoine en péril”. La fameuse mission portée par Stéphane Bern, déployée par la Fondation du patrimoine et soutenue par le ministère de la Culture et la Française des jeux (FDJ).

Nathalie Bicais, maire de La Seyne-sur-Mer

Nathalie Bicais, maire de La Seyne-sur-Mer, s’est ainsi rendue sur site, dès ce vendredi 17 mars au matin, aux côtés de représentants de la Fondation du patrimoine et de l’Université Claude-Bernard Lyon, propriétaire des lieux. Elle souhaitait « d’abord dire un grand merci à Stéphane Bern qui met sa notoriété au service du patrimoine ». « L’histoire de cet institut est tellement riche et éblouissante, que je suis très heureuse que nous ouvrions cette porte sur ce patrimoine balnéaire varois, héritage de Paul Page. C’est un site exceptionnel tout autant pour son architecture que pour son implantation », a poursuivi le maire. Nathalie Bicais apprécie particulièrement que « des personnes se rendent compte à quel point le patrimoine fait partie de notre vie de tous les jours », et salue donc ce soutien à un « joyau patrimonial » qu’elle considère comme « essentiel pour le rayonnement de notre ville, de la métropole, du département et de la région ».

« Une identité forte »

Christophe Favrelle, délégué départemental du Var pour la Fondation du patrimoine

« Très heureux » également, Christophe Favrelle, délégué départemental pour la Fondation du patrimoine précise que « c’est la première fois qu’un projet est reconnu emblématique dans le Var ». Une marque de reconnaissance qui répond, explique-t-il, à plusieurs « critères » : « L’institut est représentatif et identifiant d’une histoire locale intéressante, il présente un intérêt architectural et une identité forte, il a besoin de travaux de restauration, et son utilisation après travaux a retenu l’attention. L’objectif est de le restaurer dans les règles de l’art, non pas pour le figer, mais pour lui donner une nouvelle vie », ajoute le représentant de la Fondation du patrimoine. Laquelle, assure-t-il, « continuera à accompagner ce projet ». Et ce, notamment concernant son plan de financement en lançant un appel à souscription et au mécénat. « C’est fantastique que ça nous arrive », se réjouit aussi Florence Cyrulnik, déléguée territoriale pour la Fondation du patrimoine, qui tient à souligner : « Ce qui intéresse beaucoup la fondation c’est ce qui se passe après. »

« Rendre accessible ce patrimoine exceptionnel aux habitants »

« C’est un projet qui tient à cœur au président de l’université, Frédéric Fleury depuis des années, a à son tour indiqué Ruben Vera, vice-président de l’Université Claude Bernard Lyon 1. Nous avons conscience de la force de la “mission Stéphane Bern”, cette expertise va être un atout pour sa qualité. La création d’un centre de congrès international est une chance pour le territoire, ajoute-t-il, et nous avons la volonté de rendre accessible ce patrimoine exceptionnel aux habitants. Ce sera un site vivant avec un impact fort à l’international. » Le vice-président de l’Université Lyon 1 a en outre souligné qu’il s’agissait aussi de répondre « aux attentes de la Région, du Département et de la Métropole ». Les trois collectivités soutiennent en effet le projet dont le montant est estimé à 6 millions d’euros. L’Université Claude Bernard en finance la moitié, la Région Sud engage une enveloppe de 1,2 millions d’euros, la Métropole Toulon Provence Méditerranée participe à hauteur de 900 000 euros.

La mission “Stéphane Bern”

La mission “d’identification du patrimoine en péril et de recherche de nouvelles sources de financement pour le restaurer”, a été confiée à Stéphane Bern par le Président de la République en septembre 2017. De cette initiative est né le Loto du Patrimoine, dont le produit a été attribué à la Fondation du patrimoine. Pour organiser cette opération originale, un partenariat a été établi par une convention pluriannuelle entre la Fondation du patrimoine, le ministère de la Culture et la FDJ.

Les sites soutenus par le Loto du Patrimoine verront ainsi les événements qu’ils proposent à l’occasion des Journées européennes du patrimoine, mis en avant auprès des jeunes de 15 à 20 ans via le Pass culture. Le montant de la dotation de chaque site sera annoncé lors des prochaines Journées européennes du patrimoine.

L’institut Michel-Pacha, une histoire qui débute fin XIXe

L’institut de biologie marine, construit de 1891 à 1899, est né de la rencontre entre le mécène et bâtisseur Michel Pacha et le professeur Raphaël Dubois, titulaire de la chaire de physiologie générale à la faculté des Sciences de Lyon. De style ottoman et dessiné par l’architecte suisse Paul Page, le bâtiment servit de laboratoire au professeur, pharmacien de formation, précurseur des études sur la lumière produite par le vivant, aujourd’hui appelée bioluminescence. Sa présentation d’un panneau la mettant en évidence à l’Exposition Universelle de Paris en 1900 lui vaudra une médaille d’or. Il est nommé premier directeur de l’institut en 1911. Plusieurs directeurs lui succèdent à partir de 1922 et poursuivent le développement de l’institut avec notamment la construction d’un nouvel édifice de recherche de 540 m², inauguré en 1968.

En attente de travaux de remise aux normes, le site a été désaffecté en 2008 et fermé au public, les enseignements et recherches étant rapatriés à Lyon, à l’exception d’un module expérimental du CNRS encore hébergé au premier étage.

Le projet de réhabilitation

L’objectif de réhabilitation de l’institut est de fonder un Centre international de séminaires – Institut Michel-Pacha, dans les domaines scientifiques de la nature et de l’environnement. Des espaces de travail et à usage événementiel seront créés pour accueillir des séminaires. Lesquels pourront en outre être occupés par la Ville et les autres partenaires de l’opération comme l’Université de Toulon (cogestionnaire du site) et les collectivités publiques du territoire.

Par ailleurs, des espaces dédiés à des startups ou à des sociétés savantes seront créés, ainsi que des solutions d’hébergement temporaire sous forme de petits studios.

Les jardins d’origine seront réhabilités et hébergeront un espace de restauration.

Le bâtiment historique dit “Dubois” sera entièrement restauré : consolidation de la structure métallique en fondation, révision complète des toitures, charpente et zinguerie, traitement des fissures, réfection des enduits en façade, réouverture des baies bouchées, repose de menuiseries et restitution des volets. Les éléments de décor, gypseries, menuiseries néo-ottomanes, frises en céramique, etc. seront restaurés à l’identique.

Le démarrage des travaux est prévu en septembre 2024 pour s’achever en janvier 2026. Les aménagements sont ensuite programmés jusqu’en avril 2026.

Les 18 sites emblématiques de 2023

Dix-huit projets emblématiques du patrimoine des régions de métropole et collectivités d’outre-mer et un projet par département sont retenus chaque année, selon quatre critères principaux : l’intérêt patrimonial et culturel, l’état de péril, la maturité du projet, son impact sur le territoire et le projet de valorisation. Dans chacune des régions de France, ont ainsi été retenus pour 2023 (6ème année du loto du patrimoine) :

Auvergne-Rhône-Alpes : Abbaye de Saint-Antoine à Saint-Antoine-l’Abbaye (Isère)

Bourgogne-Franche-Comté : Ancienne cathédrale Saint-Vincent à Mâcon (Saône-et-Loire)

Bretagne : Château de Montmuran aux Iffs (Ille-et-Vilaine)

Centre-Val de Loire : Ateliers Lorin à Chartres (Eure-et-Loir)

Corse : Maison de Colomba à Fozzano (Corse-du-Sud)

Grand Est : Maison-atelier de potier Wingerter-Ruhlmann à Betschdorf (Bas-Rhin)

Hauts-de-France : Chartreuse Notre-Dame-des-Prés à Neuville-sous-Montreuil (Pas-de-Calais)

Île-de-France : Site archéologique gallo-romain à Châteaubleau (Seine-et-Marne)

Normandie : Synagogue d’Elbeuf (Seine-Maritime)

Nouvelle-Aquitaine : Abbaye Saint-Jean à Sorde-l’Abbaye (Landes)

Occitanie : Pont-aqueduc romain à Ansignan (Pyrénées-Orientales)

Pays de la Loire : Moulin du Pavé dit « de Brissac » aux Garennes-sur-Loire (Maine-et-Loire)

Provence-Alpes-Côte d’Azur : Institut de biologie marine Michel Pacha à La Seyne-sur-Mer (Var)

Guadeloupe – Ancienne sucrerie de l’Habitation Belleville à Trois-Rivières

Martinique : Hôtel de Ville à Saint-Esprit

Guyane : Église Saint-Antoine-de-Padoue à Saül

La Réunion : Ancienne chapelle Sainte-Jeanne-d’Arc à Saint-André

Mayotte : Ancienne préfecture – Maison des Gouverneurs à Dzaoudzi

Les 18 sites emblématiques de 2023

Crédit photo : Fondation du patrimoine / MyPhotoAgency

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