Prévenir le harcèlement de rue

Le 22 juin dernier, le Bureau Information Jeunesse, la Ville de La Seyne-sur-Mer et l’APEA participaient, aux côtés de la Préfecture du Var et dans le cadre du dispositif Cité Éducative, à une marche exploratoire en prévention du harcèlement de rue.

Les jeunes se mobilisent contre le harcèlement de rue. 

Le harcèlement de rue est un fléau bien connu. Si dans les esprits, ils ne s’adressent qu’aux femmes qui parcourent les rues habillées de façon légère, la réalité est tout autre. La tenue ne décide pas des réflexions et les hommes sont également victimes de certaines apostrophes. Les propos peuvent être sexistes, grossophobes, homophobes, il peut y avoir des regards insistants, des bruits de bouche ou des reproductions de sons d’animaux (…) lorsqu’il s’agit de mettre mal à l’aise son prochain, l’esprit humain est semble-t-il sans limite. Ce constat est le fait d’une étude menée conjointement par la Ville, le Bureau de l’Information Jeunesse (BIJ), et l’association de prévention et d’aide à l’Insertion (APEA) aux côtés de la Préfecture et dans le cadre du dispositif Cité Éducative.

Des harceleurs plus âgés que les victimes, une impression de fatalité.
Par deux fois donc, les collégiens et les lycéens du centre-ville et de ses environs ont été invités à réaliser “une marche exploratoire.” Entourés d’éducateurs, les adolescents ont, au fil des rues et des avenues, apporté leurs témoignages et raconté leurs mésaventures. Ghani Bendjedi, responsable de l’espace Casanova et accompagnateur des jeunes dans leur démarche, explique : “Le premier constat que l’on peut faire, c’est que les garçons le subissent aussi, contrairement à ce que l’on aurait pu imaginer et que les personnes à l’origine des comportements déplaisants ne sont pas aussi jeunes que les victimes, ce sont généralement des hommes de 30 à 50 ans. Autre chose, si les petites rues sont privilégiées pour ce genre de comportement, ainsi que les endroits où les éclairages sont faibles ou inexistants, les terrasses de café sont aussi des endroits prisés par les harceleurs. De nombreux élèves se sont dits mal à l’aise à  l’idée de passer devant un bar. Les réflexions y sont fréquentes, même en pleine journée.” Devant une impression de fatalité, les jeunes disent s’adapter. Certains marchent plus vite, d’autres changent de tenues ou de trajets…
Des lieux jugés sensibles par la jeunesse. 
 
Pendant une marche de deux heures, les adolescents ont ciblé plusieurs lieux qui leur semblaient problématiques comme les rues d’Alsace, Emile-Combes, Beaussier et Berny “trop peu éclairées” en fin de journée. Les terrasses de certains cafés sur les places Martel-Esprit et Bourradet sont aussi jugées, parfois, mal fréquentées. Autres lieux qui posent problème à la jeunesse : les arrêts de bus situés sur le port et sur le boulevard du 4 Septembre. Pour pallier les complications, les jeunes souhaitent plus de présence policière, moins d’espace pour les terrasses de certains bars, élargir les trottoirs pour éviter les contacts physiques, et plus d’éclairages à la nuit tombée. Les adolescents désirent également pouvoir se réfugier chez les commerçants se trouvant sur leur route lorsqu’ils sentent un danger.
Une réaction immédiate de la municipalité : 
Cheikh Mansour, adjoint au maire en charge de la Politique de la ville, indique une prochaine campagne d’affichage afin d’inciter les adolescents à parler. Autre mesure immédiate : le schéma de vidéosurveillance va être revu afin de mettre davantage de caméras sur les parcours empruntés par les collégiens et les lycéens. Dernière chose, des fanions seront placés en centre-ville afin d’indiquer les lieux de refuge pour les personnes harcelées.
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