« Aujourd’hui, c’est le Plan local d’urbanisme intercommunal (PLUi), qui trouve son origine en 2004, dont la dernière modification date de décembre 2019, qui intègre les droits à bâtir sur La Seyne-sur-Mer ». Partant de ce constat, Christian Dupla, architecte DPLG délégué à l’urbanisme, relève qu’il n’y a qu’une alternative pour le faire évoluer : sa révision à l’échelle de la Métropole TPM (le PLUi étant un document unique pour les 12 communes), ou des modifications choisies, via des orientations d’aménagement et de programmation (OAP) et des ajustements au sein de certaines limites de zones urbaines. « Dès notre arrivée, nous avons institué des démarches de projets via ces OAP. On n’est plus passifs, les aménageurs doivent suivre un programme et un cahier des charges pour obtenir leur permis de construire », insiste Christian Dupla.
Objectif, éviter le bétonnage abusif et une tendance lourde, celle de constructions anarchiques, dans une profession où l’utilisation maximale des droits à construire demeure la règle : « La rareté du foncier littoral accélère le phénomène. On aboutit ainsi à des quartiers dortoirs, sans mixité fonctionnelle, où la voiture au quotidien est devenue reine ». Par chance, on voit aujourd’hui poindre une nouvelle génération de constructeurs sensibles à la qualité et aux thèmes du développement durable.
A ce jour, une dizaine d’OAP vise à inclure des lieux de rencontre et de partage, en intégrant dans les projets immobiliers commerces de proximité, ateliers d’artisans, espaces verts ou galeries d’art, équipements publics, trottoirs et pistes cyclables. « Aux abords du centre-ville, le quartier Place de la Lune, par exemple, fait l’objet d’une OAP pour y préserver ce qui subsiste du tissu artisanal hérité des chantiers, mais également développer des lieux de convivialité. Aux entrées de ville comme à Vignelongue, au quartier Peyron ou le secteur du square Bobby Sand par exemple, les projets de construction portés par les promoteurs sont recomposés dans une négociation éclairée pour répondre aux objectifs inscrits dans ces OAP».
Autant d’interventions importantes pour l’image de la ville : « Les Seynois doivent retrouver la fierté d’habiter leur ville. Le développement économique passe aussi par la reconstruction d’une urbanité riche et des visions à long terme».
Logements sociaux : l’impossible équation
« Pour atteindre les 25 % de logements sociaux de la loi SRU, l’Etat nous enjoint de densifier la ville et d’implanter des collectifs dans les quartiers sud au nom de la « mixité sociale ». Cette pression accompagne une tendance lourde qui pèse sur le foncier de plus en plus rare sur le littoral. Elle se traduit par des amendes qui grèvent le budget de la ville déjà pénalisée par ses problèmes sociaux. Mais surtout elle impose une urgence à construire partout, au moment où nous devons arrêter le chaos pour donner des structures urbaines à la ville pour son avenir.