Christophe Chabert : nouvelle boutique rue Carvin

Il est le dernier photographe du Var à développer vos photos en argentique. Christophe Chabert a déménagé son magasin, son studio et son labo dans une nouvelle boutique, plus grande et plus fonctionnelle, au 7 rue Carvin.

Le téléphone sonne sur le comptoir flambant neuf de la boutique : « Bonjour… Oui madame, nous sommes les seuls du Var à développer vos pellicules en argentique. Passez quand vous voulez ! »

“Argentique un jour, argentique toujours” est un peu la devise de Christophe Chabert qui a repris la boutique de son père, Fernand, il y a 30 ans. “Dans ma carrière, j’ai vécu la grande révolution numérique” assure-t-il. Mais à l’instar de ceux qui ont continué à croire aux vinyles pour les disques, Christophe est de ces photographes passionnés qui n’ont jamais voulu lâcher l’argentique. Et la tendance lui donne aujourd’hui raison car l’argentique revient en force” constate-t-il.

L’ancienne boutique rue Marceau. Photo Archives municipales cote 40S162.

Ouverture après-guerre

Hélas, le local historique de la rue Marceau “n’était plus adapté pour l’accueil des clients. Mon père l’avait acquis en 1948 alors que le port était complètement détruit par les bombardements.”

Fernand Chabert a en effet, acquis la boutique de la rue Marceau trois ans après la guerre. “Le magasin donnait directement sur le port à l’époque après les bombardements” raconte Christophe Chabert. Cinq bombardements ont eu lieu entre le 23 novembre 1943 et le 6 août 1944 (source : Jean-Claude Autran). Mais le plus meurtrier mais aussi le plus dévastateur pour La Seyne fut celui du 17 août. “Deux jours après le débarquement en Provence, les chantiers navals de La Seyne sont anéantis par les Allemands en pleine déroute. Le 17 août 1944, ils font sauter les 197 charges qui piègent les quais, les bâtiments, les grues, etc.” indique le site La Seyne en 1900.

Le port et les chantiers détruis

Le port détruit en 1944. Photo du site laseyneen1900.fr

“Les chantiers – ainsi que la ville – occupés depuis novembre 1942 et le sabordage de la flotte de Toulon, étaient dirigés par un impitoyable directeur nazi, précise le site Internet seynois.  Apprenant que toute sa famille a été tuée dans un bombardement sur la Ruhr, il donne ordre à son état-major de tout détruire et, se suicide. Tous les outils de production, les quais, les hangars et les habitations riveraines sont anéantis. Libérée le 26 août, la ville est à reconstruire. Au lendemain de la guerre, les chantiers sont déblayés et surtout déminés. Ce désastre permettra à la société des Forges et chantiers de la Méditerranée de moderniser ses infrastructures et de mettre à l’eau très rapidement les premiers navires de l’après-guerre.” (Source : laseyneen1900.fr)

La boutique Chabert à son ouverture en 1948 quand le port n’était pas encore reconstruit. Photo Archives municipales cote 40S162.

Le port est détruit mais l’armistice est signée et la paix est enfin là ! Dans l’euphorie de l’après-guerre, tout est à reconstruire. La vie reprend. Le commerce aussi. Fernand Chabert acquiert sa boutique en 1948 et la fait fructifier. Son fils, Christophe, prend la suite après avoir suivi une formation à la photographie au CFA de Nice. “J’ai eu un excellent professeur qui m’a permis de faire évoluer les techniques de l’époque vers celles de l’an 2000.”

Sur les traces des Armand, Tisot et Scotto

Le patronyme Chabert rejoindra ceux des commerçants célèbres de la rue Carvin : la pharmacie Armand, le pâtissier Félix Tisot, les Lagier de l’agence départementale du poste français T.S.F, la quincaillerie Gaudin, la mercerie Cola, la boucherie Scotto devenue Malinvaud (La Grande Boucherie Seynoise), le magasin de chaussures des Léone au n°7 (boutique Cendrillon), le bar-tabac des Caillol,… (Source : laseyneen1900.fr). Voir plus d’infos et plus de photos sur les commerces anciens de la rue Carvin sur ce lien.

Nouveaux projets dans l’objectif

La pharmacie Armand et l’agence TSF (transmission sans fil) Lagier. Photo site Laseyneen1900.fr

Hormis sa grande passion pour la photo que Christophe a également reçue en héritage, Christophe Chabert est un grand fan de décoration et plus particulièrement d’Art déco. Dans sa nouvelle boutique on trouve des lampes de style Tiffany. Mais c’est surtout dans sa nouvelle arrière boutique que le photographe, qui a vendu à la Ville le fonds d’archives Chabert, compte réaliser des projets qu’il ne pouvait accomplir dans le local historique de la rue Marceau. “J’ai toujours voulu avoir un vrai studio. Ici, j’ai enfin deux pièces entièrement noires et une pièce pour les prises de vue en studio.  Je peux accueillir mes clients dans de meilleures conditions. Cette boutique c’est un aboutissement. Ici, j’ai de la place et je vais pouvoir enfin refaire des portraits Harcourt. Car ici, je ne suis plus le « fils-de », je suis chez moi !

Des projets dans l’objectif.
Boutique Chabert : 7 rue Carvin. Ouvert du mardi au samedi 9h/13h et 14/18h et, le dimanche 10h30/13h. Tél : 04 94 94 88 61 ou Internet : photochabert.fr

 

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