Valérie Guittienne, conseillère municipale déléguée au handicap (ici au centre), s’est dite ravie de voir autant de monde franchir le pas du restaurant ce matin-là, elle explique alors : “C’est la quatrième édition de la rencontre. elle a été décidée dans le cadre de la Semaine européenne de l’emploi des personnes en situation de handicap. Lors de la première édition, quatre personnes s’étaient présentées seulement. Mais dans les mois qui ont suivi, après un stage décidé en ces lieux, elles ont toutes trouvé un emploi. Devant ce succès, nous avions à coeur de poursuivre les efforts et de permettre à d’autres de trouver ainsi leur bonheur.”
“Les mentalités évoluent doucement.”
Etaient présents des entreprises telles Naval Groupe, Adapt …, mais aussi l’IME Folke-Bernadotte et des associations qui militent pour une meilleure connaissance des solutions apportées à ces personnes qui, “plus que les autres, doivent prouver qu’elles peuvent tenir un poste sans difficulté” d’après Anne de Lavalette, responsable du pôle auxiliaire des aveugles de La Seyne et qui possède une défaillance visuelle. Elle poursuit : “Dans les années 90, j’ai commencé par travailler au standard avec un casque de synthèse vocal et une lampe loupe. Au fil des années, dans l’entreprise où j’officiais, on a fini par me faire confiance et j’ai pu grimper les échelons jusqu’à rejoindre le service des ressources humaines. De nos jours, avec les outils informatiques qui existent, nous pouvons travailler comme tout le monde, mais la peur existe encore chez les recruteurs. Quand nous venons avec notre chien guide par exemple, il ne faut pas craindre qu’il aboie, qu’il urine partout, ou qu’il ne laisse pas son maître travailler. Le chien est dressé pour avoir une fonction particulière et être une aide pour la personne en situation de handicap.”
“Le plus dur, c’est la reconversion après un accident.”
Autre témoignage saisissant, celui de Sofiane Tagourti, aujourd’hui technicien du handicap et de l’accessibilité auprès de la Ville de La Seyne-sur-Mer. L’homme travaillait dans le bâtiment jusqu’a ce qu’un accident le contraigne à passer le reste de ses jours sur un fauteuil roulant. “Ce qu’il y a de plus dur pour retrouver du travail après ça, c’est l’accès à la formation. Pour ma part, j’étais dans le bâtiment où j’officiais sur les chantiers, et après l’accident, je ne pouvais avoir accès qu’à des emplois administratifs. Une fois ma formation réalisée et ma reconversion effectuée, honnêtement, j’ai trouvé rapidement un poste chez un plaquiste. Par la suite, je suis rentré à la mairie. Maintenant, j’oublie que je ne suis pas valide, et la vie a repris.”