Le soleil, la mer… ça coule de source !

L’entreprise varoise Helio Water a mis au point la première ferme solaire de production d’eau douce à partir d’eau de mer. Cette innovation qui intéresse les pays en stress hydrique du monde entier est actuellement à visiter à La Seyne-sur-Mer. La station expérimentale, installée au parc de La Navale pour 4 mois, a été inaugurée jeudi 5 octobre.

« Brillante, audacieuse, innovante, visionnaire… » C’est ainsi que Nathalie Bicais, maire de La Seyne-sur-Mer, qualifie l’entreprise Helio Water, filiale de Marine Tech, basée à Six-Fours-les-plages. Une entreprise qu’elle décrit comme « ambitieuse, à l’image de notre Ville, de notre Métropole, de notre Département et de notre Région ». Les différentes collectivités étaient d’ailleurs représentées, ce jeudi 5 octobre pour inaugurer la ferme solaire de production d’eau douce à partir d’eau de mer*, installée pour quatre mois sur le parc de la Navale. La première magistrate n’a en effet pas été la seule à s’adresser à Thierry Carlin, le P-DG d’Helio Water, puisque Jean-Pierre Giran, président de la Métropole Toulon Provence Méditerranée, Ludovic Pontone, conseiller départemental représentant le président du Département Jean-Louis Masson, et François de Canson, vice-président de la Région Sud, représentant son président Renaud Muselier, ont tour à tour dit tout l’intérêt que représente ce dispositif à 100% autonome.

« L’idée de la terre »

Thierry Carlin, P-DG d’Helio Water, lors de l’installation de la station expérimentale sur le parc de la Navale

« C’est un message d’espoir que nous essayons de véhiculer », souligne pour sa part Thierry Carlin. Il annonce ainsi que « des délégations de pays en stress hydrique du monde entier » sont d’ores et déjà attendues au parc de la Navale, pour visiter la station expérimentale. Celle-ci est composée de neuf modules raccordés à la mer, les panneaux solaires qui y sont fixés alimentant la pompe. Chaque module produit ainsi quotidiennement 10 litres d’eau douce par distillation solaire.

« Ce n’est pas notre idée, c’est l’idée de la terre quand elle a été créée il y a 4,5 milliards d’années. Une idée très simple : reproduire le cycle naturel grâce au soleil et à l’eau de mer, explique le P-DG d’Helio Water. « C’est un projet d’équipe, précise-t-il. Nous avons travaillé de nombreuses années pour faire aussi simple. »

« Le système fonctionne en circuit fermé, ce qui est pris est redonné à la mer, l’équilibre n’est pas rompu, assure-t-il. Nous obtenons une eau distillée (à l’image de l’eau de pluie) tellement pure qu’il faut y intégrer des sels minéraux pour répondre aux normes en vigueur (variables selon les pays) pour qu’elle soit potable ». L’eau distillée peut aussi être utilisée directement, par exemple dans l’industrie pharmaceutique.

« Nous travaillons déjà à des solutions plus industrielles », indique encore Thierry Carlin, l’ambition étant de « rendre des bâtiments autonomes », sachant que « le système est capable de traiter des eaux grises. » Et le P-DG de conclure : « Nous avons le devoir de penser ce que sera demain de manière éco-responsable, de nous inscrire dans une démarche éthique. Il faut qu’on aille dans le sens de l’histoire en arrêtant par exemple de brûler du pétrole pour produire de l’eau douce (à l’exemple des usines de dessalement). »

« Relever le défi du siècle »

Nathalie Bicais, maire de La Seyne-sur-Mer

Le propos fait ainsi écho à ce que déclarait Nathalie Bicais un peu plus tôt : « Face à l’évidence environnementale, la Ville est pleinement investie dans le développement vert. Nous favorisons l’émergence de projets innovants car il est de notre devoir de relever le défi du siècle. Lorsque nos entreprises avancent, c’est tout le territoire qui rayonne. »

Au micro, Jean-Pierre Giran, président de la Métropole Toulon Provence Méditerranée

Après s’être exprimé sur le « fantastique potentiel de La Seyne, une Ville majeure dans la Métropole » et salué « l’ambition de Nathalie Bicais pour son développement », Jean-Pierre Giran, président de la Métropole Toulon Provence Méditerranée a revêtu son costume de maire d’Hyères-les-Palmiers : « Les problèmes d’eau, on les connaît de manière cruciale sur les îles de Porquerolles, Port-Cros, l’Île du Levant (qui font partie de sa commune), alimentées en eau potable par bateau-citerne*. » C’est pourquoi il voit en ce système de production d’eau douce « un début de solution » : « Ça peut être une chance incroyable ! »

François de Canson, vice-président de la Région Sud (au micro) et Ludovic Pontone, conseiller départemental et adjoint au maire La Seyne

Le conseiller départemental Ludovic Pontone, également adjoint au maire de La Seyne, n’a pas manqué de rappeler que confronté à « la multiplication de situations de stress hydrique », le Var fait « face à une situation préoccupante ». Selon lui « très engagé », le Département a donc lancé les assises “Var eau 2050“.

Au niveau régional, « le constat est simple » pour François de Canson : « Les ressources connaissent une tendance à la baisse et ce ne sera pas sans conséquences sur l’usage et le partage de l’eau. » Le vice-président de la Région Sud et maire de La Londe-les-Maures donne « un seul mot d’ordre : l’adaptation, l’innovation toujours ! »

*Sur la base d’une technologie française brevetée
**Pour alimenter Porquerolles, un aqueduc sous-marin est en cours de réalisation. Il doit être opérationnel pour la saison 2024

« Le Sud se lève pour le climat »

Le P-DG d’Helio Water interviewé par le réalisateur Stéphane Marelli (Yaka Productions)

L’innovation d’Helio Water fait partie de quatre actions que la Région Sud soutient et souhaite médiatiser dans le cadre d’une campagne qui sera diffusée sur M6. Le sujet sera traité sous le format d’une “capsule” de 2 minutes présentée par Karine Lemarchand, « figure éco-responsable de la chaîne », indique Stéphane Marelli, réalisateur pour Yaka Productions. La commande de la Région, qui s’inscrit dans son programme “Le Sud se lève pour le climat”, a en effet pour objectif de « mettre en lumière les projets dans lesquels elle s’investit pour répondre aux problématiques environnementales et climatiques », expliquait-il lors du tournage au parc de la Navale, mardi 4 octobre. Selon lui « très engagée et pilote sur ces questions », la collectivité a ainsi choisi de mettre en avant quatre « les démarches qui vont dans le sens de la préservation et des enjeux environnementaux ». Les tournages se termineront fin octobre, la diffusion débutera à partir de novembre, au rythme d’un épisode chaque mois, conjointement sur 6play (plate-forme d’M6) et sur le site de la Région Sud.

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