Juliette Boggio est née le 12 octobre 1923 à Mostaganem (Algérie française). Elle est la seconde naissance accueillie par ses parents Jules Boggio et Marthe Limmérat. Son père était à la tête de la cimenterie et de l’usine de carreaux de faïence qu’il avait crées à la fin du premier conflit mondial à Tiaret. La famille s’étoffa dans les années suivantes pour compter au total trois filles : Paule, Juliette et Léone et enfin un garçon, Jules.
Elle représenta pendant les neuf années années précédant son mariage la gamme de linge de maison de chez Lanvin dans tout le sud algérien. Elle épousa Michel Lleu, ingénieur de l’école d’agriculture de maison carrée à Alger en 1956. De cette union naquit une fratrie de trois garçons, Jean-Claude en 1957, Laurent en 1959 et Pierre-Louis en 1960.
En Février 1962, Juliette Lleu rentra seule en France accompagnée de ses trois enfants. Elle fut rejointe par son époux au début du mois de juillet 1962 à la Brède dans la région bordelaise. En 1964 , la famille trouva enfin son point de chute définitif à Strasbourg où Monsieur Lleu prit la direction du tout nouveau silo à céréales du port autonome de Strasbourg. Dès lors Juliette Lleu, maîtresse de maison hors pair, se consacra à l’éducation et la supervision de sa famille. Accueillant au fil des années, au hasard de leurs études sa nièce Hélène puis successivement ses neveux Henri et Julien au sein de sa famille. Ses efforts incessants furent couronnés de succès avec Jean-Claude et Laurent, docteurs en médecine, anesthésiste réanimateur pour l’un et radiologue pour l’autre, aujourd’hui retraités et Pierre-Louis docteur en Biologie qui poursuit encore une carrière au laboratoire Boeringher.
Durant leurs années alsaciennes, Monsieur et Madame Lleu ont su créer un vaste réseau de solides et fidèles amitiés, accueillis par ces alsaciens qui avaient pour beaucoup eux-mêmes connus l’exode durant la guerre et qui surent s’en souvenir en recevant avec beaucoup de compassion leurs compatriotes rapatriés d’Algérie.
L’heure de la retraite venue, Monsieur et Madame Lleu se sont établis à Tamaris sur la commune de la Seyne-sur-mer pour rejoindre une forte cohorte familiale implantée depuis longtemps dans le Var. Ils y retrouvèrent le climat clément qu’ils recherchaient et passèrent de longues heures à contempler la magnifique rade de Toulon depuis la terrasse de leur appartement, et cette mer Méditerranée qui leur avait tant manquée, profitant du soleil et du bruit incessant des cigales de Provence.
Monsieur Lleu est décédé le 30 janvier 2022. Peu après, Juliette Lleu a été accueillie à l’EHPAD Saint-Honorat, à la Seyne-sur-mer où elle coule depuis des jours heureux quotidiennement entourée des siens.
