« C’est un grand plaisir d’accueillir ceux qui veulent faire avancer les grandes causes dans notre ville. » Nathalie Bicais, maire de la Seyne-sur-Mer, recevait ce jeudi 25 avril pour une « présentation de façon conjointe » des actions menées en faveur de l’environnement, Luc Patentreger, président fondateur de Cité conviviale*. Dans le cadre de cette réunion publique organisée à l’Hôtel de Ville, l’association remettait son rapport citoyen sur la transition écologique dans les quartiers prioritaires de la politique de la ville, à savoir Berthe et le centre-ville. La première magistrate, accompagnée de Christine Sinquin, première adjointe déléguée à l’environnement, et de Basma Bouchkara, conseillère municipale en charge de la transition énergétique, a ensuite décliné le rapport Développement durable de la Ville**.
« Notre planète est confrontée aux défis environnementaux, le changement climatique se fait ressentir dans le monde entier. La transition écologique s’avère être la solution-clé, mais elle doit prendre en compte les enjeux sociétaux et économiques », a rappelé, en guise d’introduction, Walaa Adra, docteur en écologie. Éco-médiatrice de l’association Cité conviviale, et précise-t-elle, « seynoise depuis plus de 10 ans », cette dernière a restitué le résultat d’une enquête réalisée auprès de 2 400 Seynoises et Seynois résidant et/ou travaillant dans les quartiers prioritaires de la politique de la ville (QPV), à savoir Berthe et le centre-ville.
« La majorité d’accord pour adopter des comportements écologiques au quotidien »
« Il y a une injustice climatique car les populations qui polluent le moins sont celles qui souffrent le plus », souligne en outre l’éco-médiatrice. C’est pourquoi, poursuit-elle, « il ne faut laisser personne de côté » et penser la transition écologique comme « une évolution vers un nouveau modèle économique et social, vers une nouvelle façon de travailler et de vivre ensemble ». Ce, évidemment, en considérant l’impact sur la biodiversité et la raréfaction des ressources.
Pour élaborer ce rapport citoyen***, le Dr Adra a donc mené son travail autour de trois axes : « Favoriser la justice sociale, protéger le travail et adopter une approche participative. » Son ambition : « Effectuer un diagnostic du ressenti sur les deux QPV, identifier les enjeux et formuler des recommandations »
Cette enquête a ainsi permis de « mettre en lumière plusieurs points », notamment que « la majorité des personnes interrogées n’est pas consciente de la transition écologique, mais se sent concernée par les enjeux et les problèmes environnementaux qui sont liés à leur vie quotidienne ». Ce qui préoccupe le plus ces citoyens ? « La gestion des déchets, la consommation d’énergie et l’éducation environnementale. »
« Nous avons remarqué un manque d’informations important en centre-ville, indique le Dr Adra. 52% pensent que la sensibilisation et l’éducation à l’environnement n’est pas suffisante dans les quartiers. » Selon elle, « la majorité est également d’accord pour adopter des comportements écologiques au quotidien dans le cadre d’un projet plus large qui nécessite plus de ressources ».
Valoriser les métiers verts
Parmi les propositions : « L’identification approfondie des besoins locaux, la création d’un comité écologique de quartier, l’encouragement à la mobilité douce, la réhabilitation des espaces urbain, l’implication des services publics dans des projets de transition écologique. »
Plusieurs recommandations ont par conséquent été définies pour répondre aux préoccupations. En premier lieu : « La création d’une maison de l’écologie pour contribuer à l’information et à la sensibilisation, à l’accompagnement des projets. Il s’agirait d’un espace de rencontres et d’échanges implanté dans un milieu accessible. »
Autres idées dégagées : « Mettre en place un forum des métiers verts pour renforcer la connaissance et stimuler l’intérêt pour ces professions, développer l’économie locale dans ce sens en favorisant l’insertion professionnelle des jeunes et des demandeurs d’emploi. » Mais aussi : « Développer une application mobile au service de l’écologie qui peut aussi servir de base de données et permettrait de guider la population vers des éco-gestes. » Ou encore : « Mettre en place des projets de sensibilisation à la transition écologique avec l’Éducation nationale et dans le cadre de Cité éducative. »
« Exploiter l’intelligence collective »
En résumé, conclut l’éco-médiatrice, « il faut exploiter le pouvoir de l’intelligence collective pour développer des solutions innovantes. Notre objectif est de travailler pour, et avec, les habitants, c’est-à-dire travailler l’acceptabilité car les gens pensent plus à la fin du mois qu’à la fin de la planète. Et en agissant pour les QPV, on agit pour la ville, on agit pour la planète. »
« La ville pourrait devenir une vitrine, un modèle pour les autres villes », ajoute Luc Patentreger. Le président fondateur de Cité conviviale précise que « ce rapport, c’est une première étape » et qu’il « sera présenté aux différents ministères qui pourraient être intéressés ».
« Un grand merci pour ce rapport, c’était nécessaire », a apprécié Nathalie Bicais. Le maire de La Seyne estime en effet qu’« il faut que chacun prenne sa part » : « Nous avons décidé de prendre la nôtre de manière pragmatique. Nous avons, en tant qu’élus en responsabilité, mené un certain nombre d’actions ». L’occasion pour première magistrate de dérouler le rapport Développement durable 2023 de la Ville, et d’énumérer : « Ici commence la mer avec le collège Henri-Wallon, le Chat Bot Trizzy avec la Métropole, l’édition d’un guide de la propreté, les collectes des déchets verts, la multiplication des ramassages citoyens des déchets, les balades éco-citoyennes, les actions de sensibilisation H2O’rizon avec le lycée Beaussier, l’exposition Photo-climat, les opérations de lutte contre le gaspillage alimentaire dans les écoles, l’installation de bars à eaux, la végétalisation, les actions et aménagements pour favoriser la mobilité douce (le vélo), les travaux de la gare… » Et, annonce le maire de La Seyne : « Nous aurons bientôt une ressourcerie. »
Nathalie Bicais approuve en outre l’idée de création d’une maison de l’écologie en centre-ville : « Ça peut avoir du sens ! ». Et elle se dit « persuadée qu’il y a de vrais engagements possibles dans les emplois verts », considérant que « les passerelles entre écologie et économie sont essentielles ».
« Il est nécessaire que nous tracions un chemin commun : le chemin de l’écologie est nécessaire pour tous », conclut le maire.